François Benoy se dit «prêt» à devenir bourgmestre
Le conseiller communal de la capitale dénonce le manque de courage de l'actuel collège échevinal de Luxembourg-ville et promet un vent nouveau en cas d'élection
Ce lundi 4 juillet, le conseiller communal François Benoy (Déi Gréng) s'est déclaré tête de liste et candidat au poste de bourgmestre de Luxembourg-ville pour les élections communales de 2023. Le conseiller écologiste passe en revue ses priorités et sa méthode d'action s'il remporte l'hôtel de ville de la capitale.
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François Benoy, votre slogan de campagne est «Il est temps pour un vent nouveau dans notre ville». Quel est ce «vent nouveau» que vous souhaitez apporter?
«Nous sommes confrontés à plusieurs grands défis que nous devons affronter à l'échelle communale: la qualité de vie dans les quartiers, la sortie des énergies fossiles, une meilleure mobilité durable ou encore une ville sociale. Ce sont les grandes urgences, c'est pour ça que nous devons aborder ces questions et agir. Nous remarquons que l'actuel collège échevinal DP-CSV n'est pas à la hauteur pour répondre à ces problématiques, alors que nous avons des solutions claires à apporter, le courage et la volonté de prendre des responsabilités à la tête de la commune qui a besoin d'un renouveau.
Qu'est-ce que vous critiquez dans la mandature DP-CSV ?
Je peux vous citer quelques exemples. Dans le cas du développement des quartiers, nous sommes d'avis qu'il faut y apporter de la qualité de vie en faisant plus de place pour favoriser les rencontres. C'est pour ça qu'il faut réorganiser le trafic dans les quartiers. Il faut également encourager l'utilisation du vélo pour les courtes distances en ville, avec de bonnes infrastructures pour les pistes cyclables. L'actuelle majorité ne fait qu'ici ou là des pistes cyclables partielles, alors que nous avons besoin qu'elles soient continues et sûres.
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Nous avons déjà mis nos propositions sur la table pour présenter à quoi ces pistes pourraient ressembler et nous avons besoin de ces infrastructures de manière urgente pour recourir au moyen de transport le plus optimal. Cet exemple montre notamment le manque de courage de l'actuel collège échevinal d'engager cette mobilité nécessaire, y compris pour le développement du carsharing.
Avec une autre politique en matière de mobilité, d'urbanisme, de gestion des déchets, de rénovation énergétique des logements et en utilisant des énergies durables, nous pouvons atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2030. La majorité DP-CSV n'a pas cette volonté d'y arriver.
Un autre point important est de rendre notre ville sociale et inclusive, afin que chacun trouve sa place et puisse y vivre, peu importe son origine ou ses moyens financiers.
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La Ville doit aussi se donner davantage de moyens pour créer des logements publics et mettre en place des logements qui restent sur le marché public. Le nouveau Pacte logement permet à la commune, lors d'un plan aménagement, que 20% puisse être racheté au prix du PAP sans payer le terrain. D'ailleurs, les différents types d'habitats ne sont pas du tout pris en compte par l'actuelle majorité de la Ville.
Nous devons aussi améliorer la qualité de la politique éducative, car nous ne pouvons pas nous résigner à ce que de plus en plus familles renoncent à scolariser leurs enfants à l'école publique. Actuellement, il n'y a plus que la moitié des élèves de Luxembourg-ville qui y vont.
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Que comptez-vous faire pour résoudre cette situation concernant l'école ?
«La Ville de Luxembourg peut agir dans tout ce qui concerne les foyers, c'est là où on peut améliorer considérablement l'offre, notamment sur l'aide aux devoirs et l'encadrement des enfants. Cela permet d'améliorer la collaboration entre les familles et les écoles. Nous remarquons qu'il y a dans des quartiers des offres scolaires qui sont meilleures que dans d'autres. L'école doit répondre à la diversité de la population et il faut prendre en compte ces questions.
Quelle est votre position concernant le thème de la sécurité, notamment dans le quartier de la gare, où le sujet a fait débat ces derniers mois?
«La sécurité est un thème que nous prenons très au sérieux. C'est pour cette raison que le ministre de l'Intérieur Henri Kox (Déi Gréng) a veillé à ce qu'il y ait davantage de policiers auprès de la gare. 20 policiers en plus seront mobilisés et ils ont également plus le temps d'être présents sur le terrain.
Je dois aussi dire que le problème dans le quartier de la gare ne se résoudra pas uniquement avec plus de policiers et surtout pas avec des sociétés de sécurité privées. C'est un problème que nous devons appréhender avec une meilleure prévention.
Concernant le problème lié aux drogues, il y a une grande structure pour les personnes droguées, mais qui n'est pas adaptée aux différents cas de maladies et différentes populations. Il vaut mieux avoir de petites structures décentralisées et adaptées pour éviter que le problème ne se crée sur un 'point chaud'. Il faut aussi créer des établissements d'hébergement, car beaucoup de personnes n'ont tout simplement pas de logement. Ces structures devraient être multipliées par trois, avec également plus de travail social et de prévention. Nous devons agir à tous les niveaux.
C'était une évidence pour vous d'être candidat aux élections communales à Luxembourg-Ville?
«C'est un long processus qui s'est fait chez les Verts, mais il est clair que nous sommes devant de grands défis comme je l'ai déjà évoqué. Nous avons constaté que l'actuelle majorité installée à l'hôtel de ville n'apporte pas des réponses à ces défis. Les citoyens sont prêts pour un changement et ils le souhaitent, c'est pour cette raison que nous souhaitons prendre nos responsabilités. Nous avons des compétences et une vision claire, et nous ne pouvons que faire le maximum en étant à la tête de la commune.
Devenir bourgmestre était depuis longtemps votre objectif?
«J'habite depuis toujours à Luxembourg-Ville, je suis engagé depuis près de 10 ans en tant que conseiller communal ici. Je suis prêt à devenir bourgmestre et à sortir la Ville de l'immobilisme dans lequel elle se trouve actuellement.»