Gel du salaire des fonctionnaires jusqu'en 2022
Pandémie oblige, l'accord salarial signé ce jeudi entre l'Etat et la CGFP ne prévoit pas «d'augmentation financière structurelle» d'ici la fin de l'année prochaine, mais entend mettre l'accent sur «les conditions de travail des agents», notamment dans le cadre du télétravail.
© PHOTO: Guy Jallay
L'engagement pris par la CGFP de «faire preuve de solidarité» en ces temps de crise sanitaire a été tenu. L'accord salarial signé jeudi entre Marc Hansen (DP), ministre de la Fonction publique, et Romain Wolff, président de la puissante confédération des fonctionnaires, ne prévoit en effet pas de hausse des salaires des agents de l'Etat jusqu'au 31 décembre 2022. Une absence «d'augmentation financière structurelle» pour les quelque 19.700 fonctionnaires et 9.150 employés de l'Etat qui sera toutefois compensée par d'autres gestes dédiés à «la qualité des conditions de travail».
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En clair, la mise en place d'un cadre voué à faciliter le recours au télétravail via la création d'un règlement grand-ducal «à élaborer conjointement», selon le communiqué officiel. Aucun détail quant au délai imparti pour la finalisation de ce document n'a été donné. Autre élément participant de l'amélioration du mode de fonctionnement de la Fonction publique, la réorganisation de «l'agencement des carrières inférieures prévues par la loi sur les traitements des fonctionnaires de l'Etat» qui va se traduire par la création de deux nouveaux groupes - C1 et C2 - pour les agents ayant accompli ou non «cinq années d'études secondaires ou équivalentes».
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Mais la véritable nouveauté de cet accord tient dans l'engagement de l'Etat dans la mise en place de ce que l'accord nomme «la qualité de la Fonction publique, entre autres grâce à une politique de recrutement à haut niveau». Comprenez la fin de la politique visant à recruter des personnes issues du privé pour prendre la direction d'établissement publics. Raison pour laquelle le texte stipule noir sur blanc que «le gouvernement ne soumettra pas à la Chambre des députés des projets de loi visant à revoir la qualification requise à la baisse».
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Référence aux trois textes qui prévoyaient que certains établissements scolaires puissent être dirigés par des personnes ne remplissant pas tous les critères imposées par la Fonction publique. Et notamment la maîtrise des deux langues officielles et de la langue nationale. Cet engagement s'inscrit dans la droite ligne de l'accord signé début février entre Claude Meisch (DP), ministre de l'Education nationale, et la CGFP qui entérinait le fait que seul un fonctionnaire pouvait diriger un lycée public.
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A noter que si les deux parties s'accordent sur le recours aux seuls agents de l'Etat pour assurer le fonctionnement des différents rouages de la Fonction publique, aucune référence aux solutions envisagées pour répondre aux difficultés de recrutement n'est réalisée. Une thématique pourtant mise en avant dans les projets de loi mort-nés, ces derniers indiquant qu'«il s’avère de plus en plus difficile de trouver des candidats appropriés» au vu notamment de «conditions d’admissibilité actuellement fort restrictives».