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Hausse spectaculaire du tabagisme au Luxembourg

Il y a de plus en plus de fumeurs parmi les résidents. Selon une enquête menée par la Fondation cancer en collaboration avec TNS Ilres, cette augmentation concerne en particulier les jeunes: plus d'un tiers des 16-24 ans déclarent avoir fumé en 2019.

C'est l'augmentation spectaculaire des jeunes fumeurs âgés de 16 à 24 ans qui inquiète le plus la Fondation cancer

C'est l'augmentation spectaculaire des jeunes fumeurs âgés de 16 à 24 ans qui inquiète le plus la Fondation cancer © PHOTO: Shutterstock

(JFC, avec SH) - La décision du gouvernement d'augmenter deux accises portant sur le tabac depuis le 1er février a-t-elle détourné certains fumeurs de la cigarette, du cigare ou de la pipe? Son incidence reste à ce jour indéterminée. Par contre, chose avérée, le nombre de fumeurs au Luxembourg a augmenté de manière significative au cours de l'année 2019.

27% des 3.316 résidents de plus de 16 ans interrogés dans le cadre d'une enquête réalisée par la Fondation Cancer et TNS Ilres pour l'année 2019 se déclarent en effet fumeurs. Ce taux qui n'avait plus été aussi élevé depuis 2005 représente une augmentation substantielle de 6% par rapport à 2018, et alors qu'une stabilisation à 20-21% était observée depuis 2013.

L'enquête laisse apparaître que les jeunes sont le plus touchés par le phénomène. Ainsi, le tabagisme atteint 37% de la tranche des 16-24 ans, soit 11% de plus qu'en 2018. La Fondation cancer qualifie d'«inquiétant» le fait que plus d'un jeune adulte sur quatre (27%) fume la shisha. Parmi les 25-34 ans, 16% des personnes interrogées ont déclaré fumer la shisha (contre 12% en 2018).

Or, précise Lucienne Thommes, directrice de la Fondation cancer, «la shisha dégage plus de fumée toxique que la cigarette». S'agissant d'une distinction de genre, la hausse annuelle se révèle légèrement supérieure chez les hommes (+6%) que chez les femmes (+5%).

«Les chiffres sont extrêmement alarmants», déclare la directrice de la Fondation cancer, qui y décèle «un signe clair de la nécessité de renforcer les politiques antitabac pour protéger la santé de tous, en particulier des très jeunes». Pour Lucienne Thommes, «seule une augmentation significative du prix du tabac pourrait effectivement freiner la croissance de la consommation de tabac, en particulier chez les jeunes». Une augmentation que la Fondation cancer réclame depuis plusieurs années.

D'ici la fin de cette année, le Plan national de lutte contre le tabagisme sera effectif au Grand-Duché. Certaines mesures sont déjà d'application aujourd'hui, comme l'interdiction de fumer sur les terrains de jeux ou dans les installations sportives où s'entraînent des jeunes de moins de 16 ans.

Lire aussi :En février, le tabac prendra un goût de taxes

Cependant, selon la réponse donnée par la ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) à une question parlementaire posée par Nancy Kemp-Arendt (CSV), «la mise en œuvre d'autres mesures doit encore être discutée». Par exemple, une augmentation du prix des produits du tabac est également prévue dans le Plan national antitabac.

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