Henri Kox justifie les longs délais de construction
D'ici 2026, les promoteurs publics doivent achever 4.420 logements abordables. C'est ce qui ressort du rapport 2021 du Fonds spécial pour le logement.
Le ministère du Logement ne dispose pas du nombre de logements subventionnés par l'Etat qui ont été construits par les communes au cours des dernières années. © PHOTO: Chris Karaba
Le «Fonds spécial de soutien au développement du logement» a été créé en 2020. Ce fonds spécial répertorie tous les projets de construction de logements subventionnés par l'État, documente leur développement et les flux financiers. L'objectif de cet inventaire est d'avoir une vue d'ensemble précise du nombre de logements abordables construits, où et par qui, et de savoir qui reçoit combien d'argent de l'État.
Lire aussi :449 expulsions de locataires depuis près d'un an
Fin 2021, le fonds répertoriait 252 projets représentant 3.358 logements, dont 568 logements ajoutés au cours de l'année. 57% (1.853) sont des logements locatifs.
Deux tiers des logements sont construits par les promoteurs publics SNHBM (40,6%) et Fonds du logement (26,4%). 22,1% sont construits par les 67 communes conventionnées, mais il faut savoir que la SNHBM et le Fonds du logement construisent souvent pour le compte des communes et donc pour elles. Les associations et les promoteurs privés - ces derniers construisent surtout des logements étudiant et représentent 0,1% - réunissent 10,9% des projets.
170 millions d'euros alloués aux promoteurs immobiliers en 2021
Sur les 568 nouveaux logements inscrits, 72% seront des logements locatifs. Les projets sont principalement prévus dans des régions à forte densité de population, en premier lieu dans la capitale (1.000 logements), suivie d'Esch-sur-Alzette (485), Differdange (344), Contern (127) et Pétange (102).
Lire aussi :Quels leviers les communes doivent-elles actionner?
En 2021, 170 millions d'euros ont été alloués aux promoteurs immobiliers (2020: 96 millions d'euros). Pour les nouveaux projets inscrits en 2021, l'État devra mettre 227 millions d'euros sur la table, contre 205 millions d'euros en 2020. Pour 2022, le budget prévoit 300 millions d'euros, pour 2023, 322 millions d'euros et pour 2024, 341 millions d'euros.
Une fois le financement terminé, les projets sont supprimés du fonds. Cela a été le cas pour 335 logements en 2021.
Les logements locatifs abordables représentent 1,56 %
Actuellement, le Fonds du logement, la SNHBM et les communes disposent ensemble de 3.873 logements locatifs abordables, soit une augmentation de 7% par rapport à 2020. 2.064 logements sont la propriété du Fonds du logement, la SNHBM loue 455 logements, les autres logements locatifs sont la propriété des communes. Cela représente à peine 1,56% du parc national de logements.
Au cours de l'année dernière, le parc de logements locatifs a augmenté de 59 unités pour les communes, de 61 unités pour le Fonds du logement et de 141 unités pour la SNHBM - sans compter les logements en «gestion locative sociale».
Registre national des personnes et des logements
L'objectif à long terme est que 18% de l'ensemble du parc immobilier luxembourgeois soit constitué de logements abordables. Cet objectif est calqué sur la proportion de personnes menacées de pauvreté au Luxembourg.
Le fonds spécial est également responsable de l'achat de terrains à bâtir afin de constituer une réserve nationale de terrains à bâtir. Ces transactions passent par un comité d'acquisition. Si l'on en croit les derniers chiffres, peu de choses ont changé depuis l'année dernière. Le fonds spécial est en possession de onze hectares avec un potentiel de construction de 400 logements. C'était également le cas en mai 2021.
Les grands projets de construction de la SNHBM et du Fonds du logement
La SNHBM et le Fonds du logement réalisent ce que l'on appelle des «Projets de grande envergure». Un nouveau grand projet du Fonds du logement est le projet Haargarten à Wiltz avec 250 logements à construire entre 2023 et 2035.
La SNHBM réalise trois grands projets supplémentaires, un de 112 logements dans la capitale (centre de Merl), un de 65 logements à Hesperange (place Jomé) et un de 51 logements à Clervaux (In der Kubischt), ainsi que le projet Cité militaire à Diekirch (à partir de 2025) avec 124 logements.
Lire aussi :Maurice Bauer: «L’audace de certains propriétaires est écœurante»
Pour Henri Kox, l'offensive de construction de logements est lancée. Toutefois, la construction des grands projets, par exemple à Wiltz ou à Dudelange, s'étend sur des années, voire des décennies. Pour le projet «Wunne mat der Wooltz» initié en 2009, les premiers logements sont attendus en 2030, pour le projet «NeiSchmelz» à Dudelange - le terrain est propriété de l'État depuis 2016 - la phase de réalisation s'étend de 2024 à 2042. Et le projet Haargarten est également annoncé avec une durée de réalisation de dix à douze ans pour 250 logements (à partir de 2023).
Henri Kox justifie ces longs délais en expliquant qu'il est difficile de lancer des projets dans une démocratie «parce qu'il faut faire participer les gens». «Néanmoins, nous sommes sur la bonne voie», a déclaré Henri Kox, qui attribue cette évolution positive aux dépenses qui, après 2017 (40 millions d'euros), n'ont cessé d'augmenter pour atteindre 170 millions d'euros (2021) et continueront d'augmenter dans les années à venir.
En outre, le nouveau Pacte logement assure des logements supplémentaires abordables qui vont au secteur public et y resteront.
Cet article a été publié pour la première fois sur wort.lu/de