Huit candidats: qui peut devenir Premier ministre?
Dimanche, les électeurs luxembourgeois éliront leurs nouveaux députés et déclencheront la formation d'un nouveau gouvernement. Un clic sur leur photo et vous découvrirez qui sont les 8 têtes de liste nationales. Mais quels candidats sont vraiment premier-ministrables?
© PHOTO: Pierre Matgé
Leurs têtes se profilent à tous les coins de rue et sont affichées en format XXL le long des routes nationales. Dans les quatre circonscriptions électorales qui découpent le Luxembourg, les électeurs luxembourgeois auront le choix entre huit têtes de liste pour les élections législatives de ce dimanche 14 octobre: Sven Clement (Parti Pirates), François Bausch (Les Verts), Etienne Schneider (LSAP), Claude Wiseler (CSV), Ali Ruckert (KPL), Xavier Bettel (DP), Gast Gibéryen (ADR) et David Wagner (Déi Lénk). Ces 8 partis présentent des candidats dans chaque circonscription.
Dans le Sud, la plus grande circonscription, les électeurs pourront choisir entre 10 listes. Puisque Joe Thein y représente les Conservateurs (déi Konservativ), parti qu'il a créé en mars 2017 après son exclusion de l'ADR. Jonas Folschette est en haut de l'affiche de Demokratie2018. La liste citoyenne est également représentée dans le Centre où elle est conduite par Sonja Holper. Rappelons que Demokratie 2018 a voulu retirer ses 2 listes en août car plusieurs candidats y avaient été inscrits contre leur volonté mais que la loi électorale ne le permettait plus.
Découvrez le parcours politique des 8 têtes de liste nationales (Sur smartphone, le texte apparaîtra en dessous des 8 photos)
Trois hommes peuvent devenir Premier ministre
La question première de ces élections législatives est évidemment de savoir qui succédera à Xavier Bettel, l'actuel Premier ministre? A moins d'un chamboulement intégral de la donne politique au moment du dépouillement, trois candidats sont potentiellement premier-ministrables: Xavier Bettel (DP) pourrait garder son siège, Claude Wiseler (CSV) pourrait le lui reprendre et Etienne Schneider (LSAP) pourrait également s'y mettre assis.
Tout dépend du nombre de sièges de députés que les trois partis les mieux représentés actuellement à la Chambre (CSV: 23 sièges, DP: 13 sièges et LSAP: 13 sièges) arriveront à cumuler.
Pour que Xavier Bettel demeure Premier ministre, l'actuelle coalition gouvernementale formée du DP (13 sièges), du LSAP (13 sièges) et des Verts (6 sièges) doit impérativement capitaliser au moins 31 sièges des 60 que compte la Chambre des députés. Si la nouvelle répartition est plus favorable aux socialistes qu'aux libéraux, alors Etienne Schneider -qui avait renoncé au poste suite aux législatives du 20 octobre 2013- atteindra son but.
En revanche, si le CSV -qui avait laissé filer 3 sièges en octobre 2013- se retrouve en situation de s'imposer comme un incontournable partenaire de coalition, ce qui était traditionnellement le cas jusqu'en octobre 2013, alors Claude Wiseler deviendrait indéniablement Premier ministre.
Gros enjeu politique pour les partis
Outre l'enjeu électoral immédiat, l'enjeu politique de faire briller son parti et de lui permettre de jouer les tout premiers rôles au sein du nouveau gouvernement, pèse sur les épaules de chacun de ces trois premier-ministrables.
Premier Premier ministre du parti démocratique depuis trente-neuf ans (Gaston Thorn avait dirigé une coalition DP-LSAP inédite au Luxembourg entre 1974-1979), Xavier Bettel tentera de faire encore mieux que lors des élections anticipées du 20 octobre 2013 (le DP avait gagné 4 sièges, passant de 9 à 13 sièges au parlement) et de prolonger son mandat à la tête de la coalition actuelle (DP-LSAP-Les Verts).
Chef de l'opposition à la Chambre des députés et ministre par deux fois d'un gouvernement CSV-LSAP dirigé par Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg durant dix-huit ans, Claude Wiseler tentera ce dimanche de redonner au CSV les rênes du gouvernement. Rênes que le parti chrétien-social a tenues, sans les lâcher de 1979 à 2013. Le CSV avait perdu 3 sièges en octobre 2013 mais dispose toujours, et de loin, du plus grand nombre de sièges au parlement (23 sur 60).
Etienne Schneider est celui des trois candidats qui joue le plus gros. Une victoire dimanche permettrait enfin au LSAP d'atteindre le Graal: un poste de Premier ministre. Le parti ouvrier socialiste luxembourgeois fait partie de toutes les coalitions gouvernementales depuis presque trente-quatre ans mais n'a jamais placé l'un des siens à la tête du gouvernement. Etienne Schneider ne veut pas remonter sur la deuxième place du podium. Son parti avait difficilement réussi à conserver ses 13 sièges à la Chambre des députés en 2013.