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Inflation

Il y aura bien trois tranches indiciaires en 2023

Après l'index du 1er février, et celui du mois d'avril, une autre tranche indiciaire devrait être déclenchée au cours du quatrième trimestre 2023, selon les dernières prévisions du Statec.

Le gouvernement entend convoquer une nouvelle réunion tripartite dans les prochaines semaines, suite à la publication des nouvelles prévisions du Statec.

Le gouvernement entend convoquer une nouvelle réunion tripartite dans les prochaines semaines, suite à la publication des nouvelles prévisions du Statec. © PHOTO: Shutterstock

Journaliste

L'inflation va se poursuivre au Luxembourg. Selon les derniers calculs de l'Institut national de la statistique et des études économiques, elle atteindra 3,4% sur l'année 2023, et 4,8% sur l'année 2024. De quoi déclencher une nouvelle tranche indiciaire au cours du dernier trimestre de l'année 2023 selon le scénario central établi par les statisticiens.

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Et de trois! Ce futur index s'ajoutera ainsi à celui qui vient d'être déclenché, au 1er février, et à celui reporté du mois de juin 2022 qui s'appliquera au 1er avril 2023. Si le Statec estime donc que cette troisième tranche tombera lors des trois derniers mois de l'année, l'institut fait également savoir qu'une indexation supplémentaire pourrait s'ajouter lors du second trimestre de 2024.

Au-delà de mettre en évidence le déclenchement de ces futurs index, les prévisions de l'institut soulignent par ailleurs qu'un arrêt des mesures prévues dans le cadre de l'accord du comité de coordination tripartite risquerait de provoquer un choc inflationniste au début de l'année 2024. Pour rappel, ce paquet d'aides en vigueur depuis le 28 décembre dernier, doit prendre fin au 31 décembre 2023.

Six index sans les aides

Ainsi, l'inflation est en net ralentissement depuis octobre 2022. Elle est même repassée sous la barre des 5% en janvier pour la première fois depuis un an, note l'institut. Si elle devait donc demeurer contenue en 2023, grâce aux aides de l'État permettant de freiner les prix de l'énergie, la levée des boucliers tarifaires au 1er janvier 2024 entrainerait un rebond inflationniste. Une poussée qui devrait cependant «décroître lentement au fil des mois», révèle le Statec.

À noter que sans ces aides étatiques sur les prix de l'énergie, additionnées à la baisse de la TVA depuis le 1er janvier 2023, l'inflation aurait atteint 7% en 2022 et 7,5% en 2023, entrainant ainsi six déclenchements de l'index entre mars 2022 et la fin de l'année 2023.

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«La bonne tenue de l'inflation en 2023 souligne l'efficacité de ces mesures sur le taux d'inflation, phénomène également démontré en comparaison directe par rapport aux autres membres de la zone euro», estime de son côté le gouvernement dans un communiqué de presse.

L'institut révèle, en effet, que l'inflation en zone euro fait l'objet de plusieurs révisions à la hausse, malgré le resserrement de la politique monétaire avec la récente hausse des taux de la BCE. «Les principales institutions internationales anticipent toujours une inflation en zone euro supérieure à 2% en 2023 et 2024», rappelle le Statec.

Des scénarios alternatifs

Pour l'année 2024, justement, l'institut anticipe une hausse du prix du gaz et de l'électricité de respectivement 37% et 78%, en raison de la levée des boucliers tarifaires actuellement en vigueur. Des prévisions qui s'appuient principalement sur les anticipations du marché, très volatiles, en raison du contexte actuel de fortes instabilités géopolitiques.

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Deux scénarios alternatifs concernant cette hausse des prix de l'énergie ont été établis par les statisticiens. Le premier, le plus haut, suppose que le gaz, l'électricité et le baril de Brent -qui conditionne les prix du diesel, de l'essence et du mazout de chauffage- augmenteraient respectivement de 87%, 91% et 15%. Avec ce scénario, deux indexations, au 1er et au 2e trimestre 2024, suivraient une première déclenchée dès le 3e trimestre 2023.

Le scénario bas, lui, prévoit une hausse de 71% pour le prix de l'électricité, 15% pour celui du gaz, et une chute de 25% du prix du baril de Brent en 2024. Selon ce scénario, la troisième tranche indiciaire prévue en 2023 se reporterait au premier trimestre de 2024, et une seconde tranche se déclencherait au troisième trimestre de la même année.

Une nouvelle réunion tripartite

Face à ces prévisions, le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), entend convoquer une nouvelle réunion tripartite «dans les prochaines semaines». Deux points seront à l'ordre du jour. Le premier concerne «l'éventuel étalement de la fin des mesures» de la précédente tripartite, ce, afin d'éviter le choc inflationniste prévu par le Statec début 2024.

Autre objectif de la réunion: discuter avec les partenaires sociaux sur d'éventuelles modalités pour compenser la probable tranche indiciaire additionnelle «qui sera appliquée entièrement au profit des ménages privés», fait savoir l'exécutif luxembourgeois. Ce dernier se dit «entièrement engagé à soutenir le pouvoir d'achat des ménages et la compétitivité des entreprises à travers l'instrument du dialogue social».

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