«J'ai une profonde admiration pour Jean Asselborn»
Mélanie Juredieu se lance pour la première fois dans la campagne électorale avec le LSAP à Luxembourg-Ville. Cette Française de 48 ans vit depuis 18 ans au Grand-Duché.
Mélanie Juredieu défend les couleurs du parti socialiste dans la capitale. © PHOTO: Anouk Antony
Elle a le cœur ancré bien à gauche. Son premier engagement remonte à l'âge de 17 ans. À cette époque, Mélanie Juredieu adhère à la Ligue communiste révolutionnaire. «Quand j'étais jeune, j'étais très à gauche et engagée. On voulait refaire le monde, avec les étudiants de la fac de Metz. On allait à Paris faire des manifestations, notamment contre le Front national», se remémore la candidate en lice sur la liste LSAP à Luxembourg-Ville, menée par Gabriel Boisante et Maxime Miltgen.
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Un esprit contestataire au départ
La conseillère média de 48 ans ne partageait alors pas les mêmes idées que ses parents gaullistes. «Les réunions familiales étaient parfois très houleuses. La politique fait partie de notre famille. On avait trois ou quatre chaînes à l'époque, mais on regardait tous les débats. On en parlait souvent à table, c'était joyeusement envenimé», sourit Mélanie Juredieu. Elle explique que son orientation politique a été influencée par son cercle amical. Finalement, la Messine finit par quitter la LCR, jugée «trop extrême».
Installée depuis 17 ans à Luxembourg-Ville, la Française décide de rejoindre le LSAP en août 2022. «J'ai mis du temps à m'engager au sein du LSAP, il fallait que je comprenne le système politique luxembourgeois. Avec le nouveau second tour Macron-Le Pen, je me suis dit aussi que je n'allais plus voter en France.»
Jean Asselborn, «un sacré personnage»
Un homme politique socialiste luxembourgeois l'a marquée dès son arrivée au Luxembourg «J'admire notre ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn. Je trouve que c'est un sacré personnage, qui incarne les combats que je veux mener. J'ai aimé son coup de gueule contre Matteo Salvini. C'est un homme juste, je trouve qu'il devrait y avoir plus de dirigeants comme lui au sein du gouvernement.»
Au début du conflit en Ukraine, le chef de la diplomatie luxembourgeoise avait déclaré au micro de 100,7 que «la mort de Poutine semble être la seule solution pour sortir de la guerre.» «Ces propos n'étaient peut-être pas politiquement corrects, mais à mon avis on le pensait tous à ce moment-là», juge Mélanie Juredieu.
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Résidente dans le quartier de la gare, elle dit observer «de plus en plus de dealers». La candidate affirme en avoir parlé aux co-têtes de liste du LSAP dans la capitale. «Nous sommes pour un renforcement de la présence policière sur le terrain». Contrairement au DP et au CSV, la socialiste ne se dit pas clairement pour le retour d'une police communale: «C'est facile de dire qu'on est pour! Pour l'instant, ça n'existe pas. Je souhaite en tout cas qu'il y ait plus de policiers au sein de la ville.» La Française s'oppose en revanche à l'interdiction de mendicité défendue par les autorités de la Ville de Luxembourg. «Ce n'est pas la mendicité qui me dérange, mais plutôt le fléau de la drogue.»
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Je suis triste de ce qu'est devenue la France aujourd'hui.
Quels thèmes souhaiterait mettre en avant cette novice dans la politique luxembourgeoise? «Ma priorité sera le logement. Nous avons inscrit dans notre programme la création de 2.000 unités d'habitation supplémentaires d'ici 2030, avec un investissement s'élevant à 100 millions d'euros. Aujourd'hui, c'est inabordable, que ce soit pour l'achat ou la location. Nous souhaitons également que la Ville fasse en sorte que les commerçants ne partent pas, car ils constituent l'âme d'une ville.»
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En tant que novice en politique, elle estime avoir peu de chances d'intégrer le conseil communal. Après les élections, Mélanie Juredieu compte reprendre des cours de langue pour demander la nationalité luxembourgeoise à la rentrée. «Je vis au Luxembourg, je n'ai pas l'intention de le quitter dans l'immédiat et je suis triste de ce qu'est devenue la France aujourd'hui avec le climat social actuel», explique-t-elle. Le timing sera sans doute serré pour voter pour les législatives du mois d'octobre. «Je voterai pour les suivantes», assure la Française.