«Je le referai juste pour l'ambiance et le fun»
La chaleur a pesé sur les 15.000 coureurs qui ont pris le départ du 12e ING Night Marathon, samedi à Luxembourg. Grâce une ambiance porteuse, unanimement soulignée par les participants, et à la fraîcheur des tuyaux d'arrosage, le Kenyan Edwin Kiptoo a bouclé les 42,195 km en 2h16'56". Mais les coureurs anonymes garderont bien d'autres images en tête.
Par Maurice Fick
La chaleur a pesé sur les 15.000 coureurs qui ont pris le départ du 12e ING Night Marathon, samedi à Luxembourg. Grâce une ambiance porteuse, unanimement soulignée par les participants, et à la fraîcheur des tuyaux d'arrosage, le Kenyan Edwin Kiptoo a bouclé les 42,195 km en 2h16'56". Mais les coureurs anonymes garderont bien d'autres images en tête.
Un aperçu de l'ambiance grâce à cette vidéo de Morris Kemp:
A l'image des danseuses endiablées de la Samba Cabana, venue spécialement de Cologne pour animer le podium sur le rond-point Schuman, il y avait beaucoup d'endroits avec de la musique live ou des DJ et ça... ça aidait», témoigne Frédéric, 30 ans, assis sur le sol des coulisses de Luxpexpo The Box où les coureurs retrouvent leurs esprits après leur entrée fracassante dans le hall surchauffé et surpeuplé.
Originaire de Gand, ce salarié de la BIL à Luxembourg, féru de course à pied (il a couvert le marathon en 3h01'40"), participait samedi pour la première fois au marathon nocturne. Le premier Luxembourgeois, Bertil Muller, finit en 2h56'54". «Si on compare le marathon de Luxembourg à ceux de villes comme Chicago, Boston ou Tokyo (fin février il y a fait un chrono de 2h42'), alors honnêtement je dis: chapeau!»
Ou plutôt sombrero! Le couvre-chef le mieux réparti entre les spectateurs samedi tout au long du parcours, comme si la banque néerlandaise, sponsor de l'événement, avait senti venir le coup de chaleur mexicain sur le Luxembourg. Au coup d'envoi à 19 heures, le thermomètre affichait encore 32°C. A 20h30, il flirtait toujours avec les 28°C.
Sortez les tuyaux d'arrosage
Comme Frédéric, Julien, 36 ans, venu de Longwy, se souviendra des «dizaines de personnes qui nous arrosaient avec des tuyaux d'arrosage et les enfants qui nous encourageaient tout le long du parcours. C'est vraiment sympa, un vraie découverte pour moi! D'ailleurs s'il n'y avait pas eu ce public, je crois que j'aurais marché».
Julien a bien failli craquer sur les 3 derniers kilomètres au Kirchberg qui mènent à la case départ car après «l'ambiance de folie en centre-ville», les coureurs se retrouvent soudainement seuls, face à leurs démons et douleurs. Il a bouclé les 21,1 km du semi-marathon -couru par 6.415 participants cette année- en 1h55'08".
Denis vient vers son fils Arnaud, 12 ans, pour le remercier de son soutien. © PHOTO: Maurice Fick
Une première expérience plus humaine que sportive pour ce trailer expérimenté. Et il reviendra: «Honnêtement je le referai juste pour l'ambiance et le fun.» Le semi-marathon a été remporté par Cosmas Kyeva en 1h11'03" devant le jeune Français Hissam Aissa (1h13'47").
«C'était dur pour les coureurs!» sait bien Erich François, le patron de Step by Step qui organise l'événement. Via les ondes, «j'avais appelé les gens dans l'après-midi à donner à boire aux coureurs et à les arroser si possible. Et les gens l'ont fait. C'est ça le Luxembourg pour moi», sourit l'Allemand.
«J'ai reçu énormément aujourd'hui»
Originaire de la capitale où il a goûté à son premier semi-marathon samedi, Elton, 32 ans, a trouvé sa ville métamorphosée par la magie du marathon. «C'était une tout autre atmosphère que celle à laquelle je suis habitué au quotidien. Les gens étaient ouverts et ils nous poussaient à continuer. Certains nous donnaient de l'eau devant chez eux. J'ai reçu énormément aujourd'hui, moi qui suis habitué à donner tous les jours». Elton est infirmier. Il conclut: «Recevoir ça fait vraiment du bien».
Comme cela a sans aucun doute aussi fait du bien à Tilly, 16 ans, en passant devant Georges et Adèle, ses parents. Sur le bord de la route ils ont mis en place une vraie «stratégie pour l'encourager en trois endroits différents. Histoire de lui donner un support maximal», résume le papa. Pour avoir fait le semi-marathon, il sait que les encouragements «c'est de l'adrénaline pure» quand ils touchent le palpitant.
La direction de Kichechef ne manque pas un ING Night Marathon: 32 de ses salariés y participent et c'est un vrai plaisir que de venir les encourager. © PHOTO: Maurice Fick
La famille Hilgert est aux avant-postes, place Schuman, pour supporter les 32 salariés qui travaillent pour elle chez Kichechef. «Chez nous, le marathon c'est vraiment un événement. Ils s'entraînent deux fois par semaine et ont créé un groupe Facebook», raconte Mireille qui s'égosille dès qu'elle voit apparaître un maillot jaune au coin de la rue.
Spectateur discret, Arnaud, 12 ans, cherche son papa des yeux durant de longues minutes dans la foule des coureurs qui se désaltèrent devant le Théâtre de Luxembourg. Il pense même qu'il a eu un souci tant son attente est insupportable. Quand Denis apparaît, il fait un écart pour venir le saluer chaleureusement en plein effort. Arnaud sourit, aux anges. De l'adrénaline pure, on vous disait.