«Je n'ai commencé à bûcher qu'il y a dix jours»
Les examens de fin d'études ont commencé, y compris au lycée de garçons d'Esch-sur-Alzette. Après deux années de covid, tout fonctionne presque normalement ce mardi.
Claire et Noémie (devant à droite et derrière) ont près de trois heures d'histoire de l'art devant elles. Réussiront-elles leur premier examen ? © PHOTO: Anouk Antony
Ce sont des mines graves qui entourent Noémie et Claire dans le gymnase. Ces jeunes filles de 19 ans sont deux des 132 élèves qui passent leur premier examen final ce mardi matin au lycée de garçons d'Esch. Neuf rangées de 14 candidats l'une derrière l'autre, chacun assis à une petite table. Dans les boîtes à pain, des tartines de fromage et de charcuterie avec des morceaux de cornichons, à côté de bouteilles d'eau avec des animaux et d'autres motifs colorés dessus.
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Si Noémie, Claire et leurs autres «compagnons d'infortune» sont suffisamment bien préparés pour les trois prochaines heures, cela se vérifiera rapidement lorsque le directeur Pascal Bermes donnera le signal du départ. Pour l'instant, à 8h15, il donne encore les dernières indications à travers le microphone placé sur une estrade à l'avant, et souhaite à tous une bonne réussite.
Plus de jeunes femmes que d'hommes
Le coup d'envoi des examens de fin d'année dans l'enseignement secondaire classique et général au Luxembourg a été donné. 3.557 candidats sont inscrits aux examens cette année. Les examens écrits ont débuté mardi matin. Comme les années précédentes, les élèves féminines sont majoritaires en 2022. Parmi les 3.557 candidats, on compte 2.009 jeunes femmes (56,5 %) et 1.548 jeunes hommes (43,5 %).
Mardi matin, peu après 8 heures : les premières épreuves attendent 132 élèves de primaire au lycée des garçons d'Esch-sur-Alzette. © PHOTO: Anouk Antony
Au lycée de garçons d'Esch, les 132 élèves de terminale inscrits passent leurs examens ensemble dans la même salle pour la première fois depuis deux ans de pandémie. L'année dernière, les élèves avaient été répartis, une moitié s'asseyait dans la salle des fêtes, l'autre dans le gymnase, car la distance était encore de deux mètres en raison des règles de distanciation. Cette année, la distance minimale a été abaissée à 1,60 mètre, ce qui permet à tous de passer leurs examens non pas dans la salle des fêtes, mais dans le gymnase plus grand, comme l'explique le directeur de l'école, Pascal Bermes.
«Ici, c'est plus calme que dans la salle des fêtes, qui se trouve directement dans le bâtiment scolaire». Le gymnase se trouve un peu à l'écart derrière la cour de récréation, il y a moins d'élèves que dans le bâtiment principal, et d'autres facteurs perturbateurs, comme une sonnerie d'école qui retentit, ne viendront pas mettre à mal la concentration des adolescents.
Peu après 10h30, les premiers élèves de primaire sortent du hall et se dirigent vers la cour ensoleillée. Claire et Noémie se sentent soulagées, la pression retombe lentement mais sûrement. Tout s'est bien passé pour elles deux. Mais lorsqu'on leur demande quel était le sujet de l'examen, elles doivent d'abord réfléchir. Noémie renvoie la question à Claire, qui hausse les épaules. Silence gêné, puis les deux rient. Peut-être qu'elles doivent d'abord réaliser que c'est terminé pour y voir plus clair, mais ensuite Noémie crache le morceau : des artistes de différentes époques. Oui, approuve Claire.
L'excitation du petit matin
Cette année scolaire, la jeune Dudelangeoise estime qu'elle a été bien préparée aux examens par ses professeurs. «Mais», déplore Claire, «les informations sur le déroulement des examens sont arrivées un peu trop tard. Les règles ont en effet régulièrement changé».
Tiago d'Esch était très excité ce matin lorsque le réveil a sonné à 7 heures. «Je pense que ça va bien se passer pour moi», dit le jeune homme de 19 ans qui, avec Claire et Noémie, a été l'un des premiers à déposer ses bulletins. Il souhaite devenir enseignant en école primaire.
Max de son côté a d'abord besoin d'une cigarette. Dans l'autre main, il tient un casque de moto. Le jeune homme de 20 ans originaire de Monnerich vient de terminer ses études d'économie et est confiant. Si tout se passe bien, il fera des études de gestion d'entreprise. Son ami Joe, vêtu d'une épaisse tenue de motard, a commencé à étudier trop tard. «J'avais encore des examens ces dernières semaines et je n'ai commencé à bûcher qu'il y a dix jours», révèle le jeune homme de 18 ans. En revanche, ce sprint final a été très intense. «C'est un miracle que la bibliothèque ne m'ait pas demandé de payer le loyer», dit Joe en riant. Il veut s'engager pour devenir pompier professionnel.
Davantage de sessions de rattrapage
Après le début des examens écrits dans les matières principales, qui ont lieu cette semaine à différents jours, les examens oraux s'enchaîneront après les vacances de Pentecôte, du 9 au 13 juin. Ce qui est nouveau cette année, ce sont les options de rattrapage, si quelqu'un ne peut pas se présenter le jour de l'examen. «Jusqu'à présent, la règle était qu'en cas de maladie, un élève pouvait rattraper exactement un jour et que les autres jours manqués ne pouvaient être rattrapés qu'en septembre», clarifie le directeur Pascal Bermes. «Cette année, jusqu'à sept jours peuvent être rattrapés avant les vacances d'été». Ce changement a été rendu possible suite à la pandémie de covid.
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