«Je n'oublierai jamais ce moment qui était le plus difficile de ma vie»
LUkraine ASBL a fait le point ce vendredi sur son action et sur la première année de guerre en Ukraine. La vice-présidente de l'association, Inna Yaremenko, s'est replongée dans ses souvenirs du 24 février 2022, date marquant le début du conflit.
Anne Calteux (à gauche), Natalia Anoshyna et Inna Yaremenko(à droite) lors d'un point presse à l'ambassade de Pologne. © PHOTO: Chris Karaba
«J'ai l'impression de me réveiller encore le 24 février et vivre cette très longue et terrible journée. » Inna Yaramenko a du mal à croire que l'invasion russe en Ukraine a déjà débuté il y a un an. La vice-présidente de LUkraine ASBL se rappelle très bien de cette date.
«Je me suis levée à 6h30, j'ai fait un café et préparé le petit-déjeuner pour ma fille. Je suis allée sur Facebook et j'ai vu une vidéo montrant Kiev sous les bombes.» Inna Yaramenko se rappelle avoir alors «pleuré» et avoir eu «les mains qui tremblaient».
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«Je me souviens avoir reçu des appels de journalistes, mais je ne sais plus ce qui s'est passé par la suite lors de cette journée. C'était une ambiance très bizarre. Mais je n'oublierai jamais ce moment qui était le plus difficile de ma vie, car mes parents, ma famille et mes amis habitent en Ukraine.»
«Sur la ligne de front de l'Europe»
Une semaine auparavant, elle s'était encore rendue en Ukraine avec sa fille. Inna Yaramenko dit avoir fait partie à ce moment-là de ceux qui croyaient que des négociations étaient possibles et que «cela n'arriverait pas».
Lors d'un point presse organisé ce vendredi 24 février à l'ambassade de Pologne pour marquer ce premier «anniversaire» du conflit, la vice-présidente de LUkraine a souligné que son pays d'origine est «sur la ligne de front de l'Europe pour protéger tous les pays d'un régime terroriste» en parlant de la Russie.
«Un an de guerre, c'est beaucoup pour ceux qui entendent chaque jour les sirènes», a lancé pour sa part l'ambassadeur polonais Piotr Wojtczak.
Les Ukrainiens paient le prix fort pour une Europe libre.
La Pologne ou encore les Pays-Bas ont reconnu la Russie comme un Etat terroriste. Natalia Anoshyna, chargée d'affaires de l'Ukraine au Luxembourg, souhaite que d'autres pays se joignent à eux. La Russie doit être tout simplement «exclue de toutes les organisations internationales». Il n'est pas question pour elle que des athlètes russes participent au JO24. «Le sport fait partie de la propagande russe et l'ignorer c'est être aux côtés de l'agresseur.» Une position que ne partage toutefois pas le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach.
Devant son auditoire composé de plusieurs ambassadeurs (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, etc.), Nicolas Zharov a souligné que les Ukrainiens ne se battaient pas seulement pour «leur vie et l'indépendance de l'Ukraine». «Les Ukrainiens paient le prix fort pour une Europe libre, démocratique et unie», a déclaré le président de LUkraine.
Tenir la Russie responsable de la guerre
Anne Calteux, représentante de la Commission européenne au Luxembourg, a déclaré partager également cette vision des choses: «Ce qui est en jeu est énorme. Nous pouvons dire aujourd'hui que l'histoire de l'Union européenne s'écrit en Ukraine. Nous devons soutenir l'Ukraine sur le long terme, y compris pour que le pays puisse se reconstruire et lui donner la perspective de devenir un membre de l'UE.»
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«Nous continuerons également à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la Russie soit tenue responsable de cette guerre et de tous les dommages qui en ont résulté aussi longtemps qu'il le faudra», a-t-elle également mis en avant.
La représentante de la Commission européenne a rappelé que l'UE a mobilisé 50 milliards d'euros pour soutenir l'Ukraine. «Et c'est aussi la première fois depuis la création de l'Union européenne que l'UE mobilise de l'argent pour offrir une assistance militaire à d'autres pays avec une aide de 12 milliards d'euros.»
4 millions de réfugiés ukrainiens accueillis dans l'UE
«Actuellement, le dixième paquet de sanctions est discuté à Bruxelles. Espérons que tous les Etats l'approuveront, car cela aura un impact majeur puisque nous parlons de la fourniture d'exportations de la Russie, qui représentent moins de 11 milliards d'euros. Nous voulons paralyser l'économie de Russie et sa capacité à continuer à faire cette guerre.»
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Depuis le déclenchement du conflit, l'UE a accueilli 4 millions de réfugiés venant d'Ukraine selon Anne Calteux. Parmi eux, 1 million se sont installés en Pologne. Le Grand-Duché, a lui, tendu la main à 5.000 personnes fuyant la guerre en Ukraine.
Un nouveau convoi humanitaire luxembourgeois
«Le Luxembourg est le vrai exemple d'un petit pays avec un grand cœur», a salué Nicolas Zharov en listant les actions menées par le gouvernement luxembourgeois dont la livraison de camions secours à l'Ukraine
Un second convoi humanitaire partira la semaine prochaine, a indiqué le trentenaire ce vendredi. Pour rappel, un convoi d'aide luxembourgeois avait quitté Bascharage à destination de l'Ukraine le 21 décembre dernier. Jusqu'à présent 26 ambulances et 6 camions de pompiers ont été envoyés en Ukraine par LUkraine ASBL. En un an, l'association a aussi envoyé 13.500 tonnes de nourriture.
J'ai récemment appris le décès d'un ancien camarade de classe près de Bakhmout.
La solidarité pour tenir
Nicolas Zharov préfère parler de «365 jours» qu'un an de guerre en espérant que le conflit puisse prendre rapidement fin. S'il est question ce vendredi de date d'«anniversaire», Inna Yaramenko rappelle surtout que «la guerre continue que ce soit 365 jours ou 366 jours».
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«Tous les jours, des personnes meurent dans ce conflit. J'ai récemment appris le décès d'un ancien camarade de classe près de Bakhmout. C'est horrible, mais on doit continuer à se battre et à tenir le coup. Tout signe de soutien est très important pour nous.»
Comme Nicolas Zharov, elle demande aux pays européens de continuer à livrer des armes à l'Ukraine, y compris des avions de chasse.
Marche solidaire ce samedi
LUkraine ASBL organise ce samedi 25 février une marche solidaire à Luxembourg-Ville. Le cortège partira à 14h00 de la gare centrale pour rejoindre la place de Clairefontaine.