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«Je ne veux pas de gilets jaunes dans les rues»

Conventions collectives, travail numérique, sportifs d'élite. Les priorités de Dan Kersch (LSAP), ministre du Travail, sont multiples.

Dan Kersch entend lancer un projet de loi sur le télétravail et la numérisation avant fin 2019.

Dan Kersch entend lancer un projet de loi sur le télétravail et la numérisation avant fin 2019. © PHOTO: Guy Wolff

DH avec Dani Schumacher - Au cours des cinq dernières années, Dan Kersch (LSAP) s’est taillé la réputation d'un ministre de l’Intérieur qui ne rechigne pas à s'attaquer aux dossiers difficiles. Aujourd’hui ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Économie sociale et solidaire, il s’est engagé à renforcer le dialogue social sans aveuglement idéologique.

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«Pour un socialiste convaincu, le ministère du Travail est un défi», indique l’ancien bourgmestre de Mondercange pour qui la priorité absolue reste l’adaptation en permanence du Code du Travail.

«Le monde du travail évolue rapidement et nous devons en tenir compte. Je pense avant tout à la numérisation, aux nouvelles formes de travail, à l’équilibre entre famille et travail

Dans cet ordre d’idée, il plaide pour un droit au travail à temps partiel. «En ce sens, je veux éviter aux travailleurs d'accepter une interruption de carrière et donc une perte de prestations de vieillesse simplement parce qu'ils ont pris soin de leurs enfants.»

Dan Kersch souhaite «réduire les différences» entre les salariés du Grand-Duché.

Dan Kersch souhaite «réduire les différences» entre les salariés du Grand-Duché. © PHOTO: Guy Wolff

Le dialogue social constitue l'un de ses autres chevaux de bataille. «Les débats idéologiques sans fin entre employeurs et syndicats doivent cesser», assure-t-il. Et de promettre de jouer à plein son rôle de médiateur et redit qu’en cas de désaccord insoluble le gouvernement «assumera ses responsabilités et rédigera un projet de loi».

«Cela me dérange énormément que les gens parlent plus d'idéologie que des vrais problèmes», insiste-t-il. Pour le ministre du Travail, les conventions collectives doivent être renforcées ou simplement voir le jour au sein des entreprises qui en sont dépourvues. «Je dois essayer de réduire les différences et j'espère, qu’avec les partenaires sociaux, nous trouverons une solution à l'amiable. Je ne veux pas de gilets jaunes dans les rues du Luxembourg.»

Ajuster la formation à la demande des entreprises

«Les employeurs veulent plus de flexibilité dans les horaires de travail. Si vous voulez quelque chose, vous devez donner quelque chose. Les conventions collectives permettent de trouver des solutions allant au-delà de la loi et sont donc adaptées à la situation», dit-il encore.

Concernant le télétravail et la numérisation, le ministre veut réglementer le travail à distance et présentera un projet de loi inspiré de la législation française avant la fin de l’année. «De nombreux nouveaux emplois seront créés dans le secteur social, un domaine où les emplois ne peuvent être rationalisés par la robotisation.»

Encadrement renforcé des sportifs

Conscient des atouts du Luxembourg dans les domaines technologiques et dans l’éventail des possibilités offertes aux salariés, Dan Kersch s’attellera aussi à ajuster la formation à la demande des entreprises après l’analyse en détails du marché de l’emploi.

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Passionné par le sport et handballeur depuis une vingtaine d’années, Dan Kersch a aussi hérité du portefeuille de ministre des Sports. Il s'est penché sur la problématique des structures d'encadrement des éléments les plus prometteurs du pays.

Actuellement, les meilleurs athlètes non professionnels n'ont pas le choix et ne peuvent intégrer la section de sports d'élite de l'Armée faute d’un autre organisme adapté. Certains athlètes ne veulent tout simplement pas rejoindre l’Armée. D'autres sont obligés de quitter l'unité basée à Diekirch au terme de leur contrat d’engagement mais au plus fort de leur carrière sportive.

Dan Kersch propose alors une alternative, à condition que les athlètes remplissent certaines obligations comme travailler pour une fédération ou dispenser des formations.

Concernant le dossier du Sportlycée qui doit voir le jour à Mamer, «le projet est sur la bonne voie» alors que l’installation du musée du Sport dans la Métropole du fer a fait l’objet d’une proposition intéressante de la ville d’Esch-sur-Alzette.

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