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«Joanne Goebbels était la meilleure candidate»

Alors que la nomination de Joanne Goebbels comme nouvelle directrice de la Bibliothèque nationale (BnL) fait l'objet d'un recours en justice, Sam Tanson (Déi Gréng), la ministre de la Culture défend ce choix validé en Conseil de gouvernement le 24 avril dernier.

Sam Tanson, la ministre de la Culture défend contre vents et marées le choix de Joanne Goebbels

Sam Tanson, la ministre de la Culture défend contre vents et marées le choix de Joanne Goebbels © PHOTO: Anouk Antony

Jean-François Colin

Rarement une nomination aura suscité pareil vent de contestation au Luxembourg. Alors qu'elle n'est censée entrer en fonction que le 3 juillet comme nouvelle directrice de la BnL, Joanne Goebbels a d'emblée essuyé les critiques de l'Association des bibliothécaires, archivistes et documentalistes du Luxembourg (Albad). Mieux - ou pire, c'est selon -, ce choix fait depuis la semaine dernière l'objet d'un recours en justice acté par Thierry Hirsch, le finaliste malheureux dans la course au remplacement de Monique Kieffer.

Pour Sam Tanson (Déi Gréng), c'en est trop. La ministre de la Culture monte à la barre et défend le choix validé en Conseil de gouvernement, fin avril. «Il n'existe pas qu'un seul cursus pour devenir directeur d'une bibliothèque nationale», affirme la ministre en réponse directe à la critique formulée par l'Albad qui reproche à Joanne Goebbels de ne pas posséder de diplôme en bibliothéconomie.

Lire aussi :A peine nommée, Joanne Goebbels dans la tourmente

Sam Tanson déclare s'être inspirée de l'exemple «de bibliothèques nationales à l'étranger» où «les candidats ont des profils très différents». Et la ministre écolo de détailler leurs cursus aussi bien en informatique que dans des études classiques comme la philosophie, le droit ou la littérature.

En sa qualité de directrice adjointe de l'Athénée de Luxembourg, l'enseignante de 38 ans «répond parfaitement à la mission d'éducation et de recherche de la BnL», qui selon Sam Tanson, «est aussi un lieu de coexistence et de contact social et a un rôle à jouer en tant qu'acteur social et éducatif». Et, ajoute la ministre de la Culture, comme la bibliothèque «est une grande institution avec une centaine de personnes», il est important d'avoir «une personne qui occupe déjà une fonction dirigeante» avec la capacité «de mener toute une équipe et de développer une vision commune.»

Sam Tanson en conclut que c'est justement «au vu des différents défis qui se posent à la BnL, que le choix s'est porté sur Joanne Goebbels», qualifiée au passage de «meilleure candidate». Pour la ministre de la Culture, la candidate choisie «répond à toutes les exigences pour remplir les différentes missions de la Bibliothèque nationale», institution culturelle de l'État et acteur important de la vie culturelle au Luxembourg.

Joanne Goebbels est âgée de 38 ans. Détentrice d'une maîtrise en lettres modernes et d'un diplôme d'études approfondies en littérature comparée, cette enseignante est l'actuelle directrice adjointe de l'Athénée de Luxembourg. Elle occupe également la fonction de coordinatrice du International Baccalaureate Diploma Programme et des classes internationales. Membre du LSAP, Joanne Goebbels est vice-présidente des socialistes de la capitale. Elle est aussi la fille de Robert Goebbels, figure politique luxembourgeoise bien connue, qui fut député européen de 1999 à 2014. Après sept mois de suspense, elle doit entrer en fonction le 3 juillet, date à laquelle elle succédera officiellement à Monique Kieffer, l'actuelle patronne de la BnL, en poste depuis 21 ans.

De son côté, Joanne Goebbels, «très occupée en ce moment par la rentrée des classes», ne «souhaite pas, à ce stade, commenter les discussions autour de (ma) nomination». Elle préfère «d'abord rencontrer les collaborateurs de la BnL et faire (mon) entrée en fonction le 3 juillet» avant d'accorder la moindre interview.

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