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«Je suis Charlie» au Luxembourg

Journalistes dans l'âme, ils sont touchés au cœur

Le cœur de leur métier, c'est précisément la liberté de dire et d'écrire ce qu'on n'est pas toujours prêt à entendre. Actifs dans les rédactions, retraités ou même président de la Chambre des députés, ils sont journalistes dans l'âme et nous disent pourquoi ils sont venus Place Clairefontaine à Luxembourg.

PAR MAURICE FICK

Le cœur de leur métier, c'est précisément la liberté de dire et d'écrire ce qu'on n'est pas toujours prêt à entendre. Actifs dans les rédactions, retraités ou même président de la Chambre des députés, ils sont journalistes dans l'âme et nous disent pourquoi ils sont venus Place Clairefontaine à Luxembourg.

«La liberté de la presse, la liberté d'expression, est un droit qui n'est pas négociable. Et il faut le défendre partout et tout le temps», explique, submergé par l'émotion du moment, Jean-Marie Denninger, ancien journaliste et rédacteur en chef des quotidiens Point24 et de La Voix du Luxembourgnotamment.

Comme plus d'un millier de personnes venues ce jeudi 8 janvier 2015 manifester leur solidarité sur la Place Clairefontaine à Luxembourg, il ne pouvait pas être absent en cet instant où il s'agit de défendre ce qui l'a animé sa carrière durant.

Longtemps journaliste de radio (c'est l'une des voix de DNR), aujourd'hui webjournaliste au Luxemburger Wort, Jacques Ganser raconte le «drôle de sentiment qui règne dans le monde du journalisme» depuis l'attaque sanglante qui a endeuillé la rédaction de Charlie Hebdo la veille.

Alors que la morosité a plombé l'ambiance dans les rédactions, il est venu Place Clairefontaine pour «s'exprimer, bavarder un peu avec les collègues», échanger avec les autres, pour retrouver la force d'écrire et d'informer avec le même punch et la même liberté d'expression que jusqu'ici.

«Non aux approches extrémistes qui veulent profiter du drame!»

Inès Kurschat, journaliste au D'Lëtzebuerger Land,toute jeune Secrétaire générale du Conseil de presse et présidente du Syndicat des Journalistes Luxembourg (SJL) est là pour défendre ce qui l'anime tant, la liberté de la presse. Mais surtout pour dire aux confrères de Charlie Hebdo qu'elle pense très fort à eux en cet instant douloureux.

Roger Infalt, nouveau président du Conseil de presse au Luxembourg depuis la veille, estime que «ce n'est pas seulement la liberté de la presse mais la liberté d'expression que tout le monde a, devrait avoir» qui est aujourd'hui remis en cause. Il met en garde contre le danger couru «de vivre dans la crainte de s'exprimer ouvertement».

Président de la Chambre des députés aujourd'hui et ancien rédacteur en chef-adjoint au quotidienTageblatt,Mars di Bartolomeo est d'avis qu'«on peut tuer des gens par des balles mais nos valeurs doivent être imperméables aux balles! Et c'est à nous de penser aux victimes en défendant ces valeurs et en disant non à ces approches extrémistes qui risquent de vouloir profiter de ce drame. »

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