L'accès au télétravail restreint par nature
Le principal frein au développement du travail à distance serait la nature même des fonctions occupées par le salarié. L'autre handicap, relevé par une étude du LISER, étant la timidité des entreprises à adopter cette nouvelle pratique.
Le LISER (Institut luxembourgeois d'études socio-économiques) vient de dévoiler une étude sur le télétravail. Celle-ci porte sur les facteurs déterminants qui poussent un salarié à télétravailler. Le moins que l'on puisse dire, au terme des travaux menés par le Dr Laetitia Hauret, c'est que l'accès à cette pratique est loin d'être une évidence en milieu professionnel.
Le premier obstacle s'avère être le métier lui-même. En effet, tous les emplois ne sont pas transposables dans une formule à distance. «En 2013, à peine la moitié - 48%- des salariés du secteur privé au Grand-Duché estimaient que leur travail se prêtait au télétravail.» Donc pour 52%, cette direction s'avère inenvisageable.
Beaucoup d'employeurs craignent encore de «perdre le contrôle» sur leurs employés télétravailleurs. Il faudrait donc revoir les pratiques managériales.
Le premier obstacle s'avère être le métier lui-même. En effet, tous les emplois ne sont pas transposables dans une formule à distance. «En 2013, à peine la moitié - 48%- des salariés du secteur privé au Grand-Duché estimaient que leur travail se prêtait au télétravail.» Donc pour 52%, cette direction s'avère inenvisageable.
Des travaux menés par le LISER, il apparaît aussi que peu d'entreprises donnent cette opportunité à leurs effectifs. A cela, la chercheuse liste plusieurs explications : «crainte de perdre le contrôle sur le temps de travail, nécessité de repenser le mode de management ou de développer la sécurité des systèmes informatiques». Et cette timidité n'est pas sans effet puisque les trois quarts des salariés ayant un emploi pouvant se prêter au télétravail déclarent que leur employeur ne leur accorde pas cette possibilité.
Rien qu'avec ces deux arguments, nature du métier ou restriction de l'employeur, 88% des salariés interrogés déclaraient ne pas avoir l'opportunité de «délocaliser» leur travail.
La digitalisation d'abord
A l'heure où accéder à son lieu de travail devient de plus en plus problématique, où le salarié réclame de passer moins de temps dans les transports, demande une plus grande autonomie ou souhaite une qualité de vie améliorée, le télétravail reste une piste à creuser plus que jamais. Pour cela, l'étude du LISER pointe deux pistes d'évolution.
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Encourager la digitalisation constitue le premier axe de développement possible. «Le progrès technique, via notamment l'usage des technologies de l'information et de la communication permet d'augmenter le nombre d'emplois pour lequel le télétravail est possible», note Laetitia Hauret.
48 jours accordés aux Belges
De plus, le second effort pourrait porter sur l'accompagnement des entreprises «dans la refonte de leurs pratiques managériales». Le passage au télétravail impliquant, par exemple, un management basé sur la réalisation d'objectifs et la confiance mutuelle plutôt que sur une tutelle fondée sur le présentiel et le contrôle.
Pour mémoire, en mai 2019, Belgique et Luxembourg ont entamé des discussions pour porter le nombre d'heures hebdomadaires de télétravail accordées aux frontaliers belges de 24 à 48. Soit l'équivalent d'un jour de télétravail par semaine.
56 jours réclamés par le CNE
L'approbation, le 2 juillet 2019, de la nouvelle convention fiscale entre France et Grand-Duché a, elle, porté à 29 jours la possibilité de télétravail accordée aux frontaliers de l'Hexagone. Un chiffre qui reste encore limité à 19 pour les salariés venus d'Allemagne.
En avril 2019, le Conseil national pour les étrangers (CNE) a aussi fait parvenir un rapport sur la question du télétravail au ministre du Travail. Le document proposait à Dan Kersch (LSAP) de donner à tous les salariés frontaliers un quota légal maximum autorisé de 56 jours de télétravail. Un document resté sans suite.