L'Aleba estime Bettel pas assez «sensible»
Trois jours après le discours du Premier ministre sur l'état de la Nation, c'est au tour du principal syndicat de la place financière de faire part de ses griefs. Il estime que Xavier Bettel n'a pas été «attentif aux problèmes actuels des salariés» qu'il représente.
Roberto Mendolia et l'Aleba sont restés «sur leur faim» lors du discours du Premier ministre mardi. © PHOTO: Lex Kleren
(DH) - Les représentants du CSV, de déi Lénk et de l'ADR, et des acteurs de la société civile, à l'image de Robert Urbé, coordinateur de l'Almanach social chez Caritas, sont déjà tombés à bras raccourcis sur le chef du gouvernement. Trois jours après son discours sur l'état de la Nation, c'est au tour des syndicats, de l'Aleba notamment, de critiquer vertement Xavier Bettel.
Le principal représentant des salariés de la place financière se dit aussi sensibilisé par les enjeux écologiques et le traitement des données personnelles. Mais il dénonce, dans un communiqué diffusé vendredi, le fait que Xavier Bettel «n'a pas tenu compte de l'ampleur du problème actuel au niveau du dialogue social très fermé de la part du patronat à l'égard des syndicats».
Le respect «sans concession des règles de droit»
Et l'Aleba de revendiquer «une intervention rapide du gouvernement» à propos de deux problèmes qu'il estime «majeurs»: la réforme de la loi sur le licenciement collectif et le respect des règles de droit.
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Pour ce qui est de la première revendication, le syndicat estime «urgent que le gouvernement réforme la loi sur le licenciement collectif afin de lui donner une procédure plus claire, et d'abaisser les seuils légaux imposant un plan social.»
L'Aleba souligne que les salariés licenciés dans le cadre d'une convention d'entreprise, non réglementée, ne sont pas éligibles à l'aide au réemploi et donc ont plus de difficultés à retrouver un nouvel emploi.
D'autre part, le syndicat, qui a conservé la représentativité sectorielle lors des dernières élections sociales, demande le respect «sans concession des règles de droit, du Code du travail à la jurisprudence». Selon lui, les organisations patronales «se moquent du gouvernement et, pire encore, évitent le dialogue social».
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«L'ABBL et l'ACA s'en tiennent à une lecture hypocrite des Conventions collectives de travail (CCT) qu’elles ont elles-mêmes négociées, faisant fi de l'esprit de la loi, de la mémoire du texte et des raisons qui ont amené par exemple des congés supplémentaires pour les seniors.»
En conclusion, l'Aleba demande une clarification de la loi tenant compte des conventions collectives, empêchant toute interprétation en défaveur des salariés couverts.