L'Aleba réclame le télétravail jusqu'en septembre
Le premier syndicat du secteur bancaire et des assurances conteste l'accord aujourd'hui en place avec la Belgique. Les frontaliers français et allemands sont aussi concernés par la prolongation du travail à domicile.
Pour l'Aleba un retour massif des salariés belges au 1er juillet est impensable. © PHOTO: Shutterstock
(DH) - Amorcé par étapes depuis le début de ce mois de juin dans le secteur financier, le déconfinement pourrait connaître quelques sévères désagréments si tous les employés regagnaient leur poste de travail en même temps. Une situation évoquée par l'Association luxembourgeoise des employés de banque et assurance (Aleba) qui s'alarme de la fin possible du télétravail pour les salariés résidents belges, c'est-à-dire au 30 juin. Le syndicat qui compte plus de 10.000 membres demande ainsi une prolongation du travail à domicile jusqu'au 1er septembre.
Au 30 juin, selon Roberto Mendolia, le président de l'Aleba, «il sera impossible pour les entreprises d'accueillir les salariés dans les conditions sanitaires requises». Le président du premier syndicat du secteur financier dénonce «un accord déconnecté de la réalité» qui organisait la reconduction du télétravail à partir du 1er juillet. C'est-à-dire, seulement une semaine à l'avance, «ce qui ne laissait ni aux salariés ni aux entreprises de temps pour s'organiser correctement».
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«Les entreprises devraient donc choisir de les renvoyer travailler à la maison, avec les impacts fiscaux, voire sociaux, que cela pourrait rapidement avoir pour eux, selon le nombre de jours qui seront alors prestés depuis le domicile», insiste l'Aleba. «Ou, pire, de renvoyer à domicile les salariés résidents, pour lesquels il n'y a pas de limite dans le télétravail, ce qui serait complètement ubuesque.»
Pour l'Aleba, avec les règles sanitaires qui doivent s'appliquer en entreprise: la distanciation sociale, la suppression d'un bureau sur deux, etc, les employeurs ne prendront pas de risque et n'accueilleront pas les salariés sur site, préférant leur demander de continuer de travailler depuis leur domicile, mais sans plus de gel fiscal des jours de télétravail.
Pour éviter tout risque, l'Aleba demande au gouvernement de renouer le contact avec les autorités belges pour formaliser une prolongation du télétravail jusqu'au 1er septembre. «D'ici là, la situation sanitaire aura évolué, la période de congés aura permis aux entreprises de s'organiser et un retour graduel aura pu être réalisé. Evidemment, il devra en être de même vis-à-vis des frontaliers français et allemands», indique encore Roberto Mendolia.