L'association des voyageurs du TER veut un arrêt à Howald
Le barrage à Bettembourg oblige les usagers des lignes L60 et L90 à emprunter des bus de substitution entre Bettembourg et Luxembourg depuis le 16 juillet. Mais ceux-ci ne marquent pas d'arrêt à Howald... alors qu'ils y passent.
Depuis lundi, les usagers des trains des lignes L60 et L90 doivent emprunter des bus de substitution entre Bettembourg et Luxembourg-Ville. © PHOTO: Pascal Mittelberger
Depuis lundi, la même scène se répète inlassablement à Bettembourg. Le matin, des TER déversent sur les quais des centaines et des centaines de travailleurs qui s'empressent de rejoindre la gare routière voisine pour poursuivre leur trajet vers Luxembourg en bus, en jouant des coudes, des épaules ou de malice. Le soir, l'histoire s'écrit à l'envers, dans des conditions de circulation encore plus compliquées qu'en matinée, avec des bus toujours aussi bondés vers des TER pris d'assaut.
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Le barrage de Bettembourg, conséquence des travaux estivaux menés par les CFL, joue avec les nerfs des usagers des lignes L60 (Rodange-Luxembourg) et L90 (Nancy-Metz-Luxembourg). En cette première semaine marquée par des températures étouffantes, la surchauffe est parfois palpable, accentuée par des perturbations qui s'ajoutent à ce terminus contraint à Bettembourg.
Les bus de la ligne n°621 pris d'assaut
Deux exemples parmi d'autres : mardi après-midi, des trains annulés «suite un défaut d'alimentation électrique au niveau de Bettembourg» ; mercredi à la mi-journée, des trains annulés «en raison de l’absence d’un agent qui ne nous permet pas de faire circuler vos trains», expliquait la SNCF sur son compte Twitter @TERNancyMetzLux.
Mais la vraie contrainte, depuis une semaine et pour les deux prochaines, ce sont donc ces bus de substitution. Certes, la rotation est quasi constante en gares de Bettembourg ou Luxembourg aux heures de pointe. Mais une question taraude bon nombre d'usagers, surtout ceux habitués, en temps normal, à descendre ou monter en gare de Howald : pourquoi ces bus ne marquent-ils pas l'arrêt dans ce quartier ? D'autant qu'ils n'empruntent pas l'A3 aux heures de pointe, mais traversent justement tout le secteur de Gasperich et la Cloche d'Or, voisin de Howald.
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Plutôt que d'aller jusqu'à la gare centrale en bus de substitution pour ensuite revenir vers la Cloche d'Or, certains voyageurs - et ils sont nombreux - font le choix d'emprunter la ligne régulière RGTR n°621. Problème : il n'y a qu'un bus toutes les 20 minutes aux heures de pointe, très vite surchargé.
De nombreuses demandes pour un arrêt à Howald
Une situation qui peut occasionner des frictions, telle cette prise de bec jeudi matin entre un agent de régulation mécontent de voir tant de gens debout dans le bus et un conducteur qui ne pouvait pas faire grand-chose face à la déferlante d'usagers. Une situation qui pénalise aussi les autres voyageurs qui veulent monter à bord aux autres arrêts de la ligne, mais qui ne peuvent pas le faire faute de place à bord.
La solution pourrait-elle être de voir davantage de bus circuler sur cette ligne n°621 Bettembourg-Howald ? Non, répondent ce jeudi les CFL et l'Administration des transports publics, sollicités à ce sujet. «Au vu de la situation de manque de bus, il n'est pas possible de doubler les capacités de ladite ligne», explique-t-on. Cette solution n'est pas forcément privilégiée non plus par l'Association des voyageurs du TER Metz-Luxembourg (AVTERML) : «Cette ligne est faite, à la base, pour que les habitants de Bettembourg puissent se rendre à Gasperich. Elle n'est pas prévue pour transporter autant de monde», résume Dimitri Janczak.
Les CFL inflexibles, François Bausch moins catégorique
Par contre, l'association est fortement sollicitée depuis lundi, sur les réseaux sociaux ou par e-mail, par des usagers qui souhaitent que les bus de substitution marquent un arrêt dans le secteur de Gasperich-Howald. «On va pousser pour demander cela, afin de simplifier la vie des gens qui y travaillent, explique Dimitri Janczak. Les CFL doivent trouver un accord, soit avec le réseau RGTR ou la Ville de Luxembourg, pour pouvoir autoriser cet arrêt. Je ne vois pas ce qui empêcherait cela dans une zone comme Gasperich, cela, d'autant que les infrastructures existent.»
Un point positif pour l'AVTERML
Malgré les nombreux désagréments occasionnés par ces perturbations estivales, Dimitri Janczak, de l'AVTERML, voit des améliorations par rapport aux situations passées, quand un barrage était déjà mis en place à Bettembourg. «Par rapport aux années précédentes, ils ont enfin autorisé les rames doubles à venir à Bettembourg, grâce à la nouvelle passerelle.» Le passage souterrain posait en effet des problèmes de sécurité.
Mais pour l'heure, les CFL semblent inflexibles à cette idée. Dans la réponse qu'ils nous ont transmise ce jeudi, il est indiqué que «les trajets de bus ont été choisis dans le but de tenir compte des destinations de la majorité des clients. La priorité a ainsi été octroyée au trajet Luxembourg-Bettembourg sans arrêt supplémentaire.» Les travailleurs de Gasperich/Howald apprécieront.
Si c'est possible, nous sommes flexibles pour faire des adaptations et répondre aux besoins.
Les multiples remarques envoyées par les usagers au service clients de CFL, et relayées par l'AVTERML vers les étages supérieurs de l'entreprise de transport, peuvent-ils encore changer la donne ? Les propos que le Luxemburger Wort a recueillis, toujours ce jeudi, auprès du ministre de la Mobilité François Bausch (déi gréng) sont, en tout cas, moins catégoriques que ceux des CFL. Il ne ferme pas la porte à un arrêt à Gasperich/Howald : «Les gens doivent se manifester, ça doit bien sûr être réalisable. Il faut voir ça sur l'itinéraire. Mais si c'est possible, nous sommes flexibles pour faire des adaptations et répondre aux besoins.»
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Alors, statu quo ou adaptation dans les prochains jours ? Difficile à dire... Le ministre de la Mobilité concède néanmoins que «pour le client, ce n'est jamais optimal, parce qu'il faut prendre un bus qui ne va pas aussi vite que le train (...) [Mais] il faut dire que le tout dure pendant l'été et qu'au mois de septembre, ce sera fini. Nous ne devons pas oublier qu'on fait tout ça pour moderniser l'itinéraire de Bettembourg. C'est au profit d'une amélioration à court terme de ce trajet, pour qu'il y ait une meilleure capacité par rapport à aujourd'hui.» Les usagers attendent de voir.