«L'enquête avance» autour de l'escroquerie à la CNS
Un an après les soupçons de détournement de fonds à la mutuelle de santé, l'instruction concernant deux employées qui auraient détourné plus de deux millions d'euros en dix ans devrait toucher à sa fin, selon le Parquet.
La CNS a été victime d'une escroquerie portant sur plus de deux millions d'euros. © PHOTO: Gerry Huberty
(DH avec Steve Remesch) - C'est une défaillance dans le système de remboursement international de la Caisse nationale de santé (CNS) qui aurait permis à deux agents - qui ne sont a priori pas complices - d'empocher plus de deux millions d'euros en près de dix ans. Interrogé par le Luxemburger Wort, le Parquet indique que les enquêtes étaient «bien avancées», sans donner plus de détails.
Deux instructions avaient été ouvertes, en février 2019, à la suite d'un signalement par un employé de la CNS qui avait découvert un document troublant sur un photocopieur. Les opérations avaient débouché sur l'arrestation de cinq personnes, deux employées de la CNS et trois proches de l'une d'entre elles. La seconde, qui comptait 25 ans d'ancienneté, est suspectée d'avoir détourné deux millions d’euros alors que la première aurait empoché 50.000 euros.
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C'est une feuille de remboursement de soins corrigée au Tipp-Ex et oubliée sur une photocopieuse qui avait mis la puce à l’oreille d'un employé. Ce dernier avait alors dénoncé les faits avant que le ministère de la Sécurité sociale ne porte plainte. La fraude consistait à rembourser deux fois des ordonnances médicales en provenance de pays non membres de l'UE. Ces remboursements étaient ensuite versés sur des comptes bancaires des personnes de leur entourage. De prime abord, si la méthode est identique, rien n'a permis aux enquêteurs de relier les faits et gestes des deux suspectes.
A la suite de ces affaires, la CNS avait commandé un audit qui lui avait coûté la bagatelle de 500.000 euros. L'examen approfondi de 100 millions d'opérations lors des dix dernières années a permis de constater des irrégularités sur 8.000 dossiers, dont 400 sont imputées aux deux suspectes.
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Pour mémoire, l'année 2019 avait été marquée par une série d'escroqueries. En janvier, c'est le Fonds du logement qui avait perdu 800.000 euros. C'est ensuite l’ADEM qui avait été victime d'un employé indélicat soupçonné d'avoir détourné 92.000 euros. En juin, la commune d'Hesperange découvre qu'elle est victime de détournements à hauteur de plusieurs millions. Et la série se poursuit en octobre, au CIGR-Syrdall cette fois-ci où le responsable est accusé de mauvaise gestion, de harcèlement sexuel et d'intimidation.