L'État booste la restauration des forêts qui ont souffert
Pour atteindre ses objectifs climatiques, le gouvernement a besoin de forêts saines, raison pour laquelle les frais de restauration des zones atteintes par les dégâts de bostryche ou de chablis seront pris en charge à 100%, annonce jeudi l'exécutif.
© PHOTO: Guy Jallay
Fin novembre, alors que Youth for climate faisait le siège devant la Chambre, le gouvernement annonçait par la voix de sa ministre de l'Environnement son objectif de réduire de 55% ses émissions de CO2 d'ici 2030 et non 40% comme c'était prévu jusqu'alors.
Un objectif ambitieux qu'il n'atteindra qu'avec les arbres de la forêt. Faut-il le rappeler, les écosystèmes forestiers rendent plein de services à la société puisqu'ils protègent le sol, filtrent l'eau et l'air, préservent la biodiversité et captent le CO2. Ce qui suppose que nos forêts soient en bon état à l'avenir. Mais malheureusement, après deux étés particulièrement chauds dans un contexte de réchauffement climatique général, jamais la forêt n'a été autant fragilisée au Luxembourg.
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Au moment de dresser son état des lieux catastrophique, Carole Dieschbourg, ministre de l'Environnement (déi gréng), avait annoncé un «Klima-Bonus» pour soutenir les gestionnaires forestiers afin qu'ils puissent mettre en œuvre une gestion durable des forêts. Ces mesures ont été validées ce mercredi par le conseil de gouvernement et «c'est un très grand effort qu'il fait pour reconstituer le plus vite possible les forêts dont nous avons besoin», pose Frank Wolter, directeur de l'Administration de la nature et des forêts.
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En cas de calamité naturelle, c'est-à-dire lorsque les dégâts de scolytes ou de chablis font vaciller les bois, l'Etat couvrira désormais «à 100% tous les frais de restauration de l'écosystème forestier». L'aide pour la régénération naturelle, la protection contre le gibier (clôtures) et pour l'entretien des jeunes peuplements, et la prise en charge des frais de regarnissage des plantations va être doublée.
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«Dans les faits on double l'aide actuelle qui couvrait près de 50% des frais des propriétaires forestiers, de sorte qu'on arrivera à 100%. Mais il y a des montants maximum par hectare», souligne Frank Wolter. Le nouveau règlement instaure également une indemnité forfaitaire pour la perte de revenu qui provient de la forêt.
Au printemps dernier déjà, les montants des aides allouées par l'État pour les travaux de reboisement avaient été doublés. Au lieu de 5.000 euros par hectare jusqu'ici, le propriétaire qui replante des feuillus par exemple (hêtre, chêne, érable, etc) est encouragé à repeupler ses parcelles pour 10.000 euros par hectare depuis.