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Budget

L'Etat conforte ses aides à la recherche

De 2022 à 2025, le Luxembourg versera 1,7 milliard d'euros à l'Université, au Fonds national de la recherche mais aussi au LIH, LIST et LISER. Un budget en hausse de 17%.

© PHOTO: dpa

Patrick Jacquemot

Parfois, les rôles de ministre et de Père Noël peuvent se confondre. Sans doute, le phénomène a-t-il été ressenti par Claude Meisch (DP) quand en tant que ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche il a signé les nouvelles conventions pluriannuelles avec les cinq institutions majeures de la recherche luxembourgeoises. Ainsi, de sa hotte a-t-il sorti une promesse sonnante et trébuchante : augmenter de près de 300 millions d'euros la dotation d'Etat accordée pour les années 2022 à 2025 par rapport à ce qui avait été attribué sur la période 2018-2021.

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Résultat, voilà 1,7 milliard d'euros à se partager, avec la plus grosse part à venir pour l'Uni. Ainsi, l'Université de Luxembourg bénéficiera d'un peu plus de 908 millions pour assurer son budget dans les années à venir. La plus petite enveloppe étant adressée au Liser. Les travaux du Luxembourg Institute of Socio-Economic Research bénéficiant d'un soutien de 62 millions d'euros. Soit tout de même une aide en hausse de 25% par rapport aux subsides précédents.

Cette hausse budgétaire est assumée par Claude Meisch : «La recherche a un impact sur l'économie, la société et l'avenir du pays. L'augmentation significative est l'expression des ambitions du gouvernement de promouvoir l'excellence de la recherche et de l'enseignement académiques et d'apporter une contribution nationale là où on ne peut pas toujours compter sur d'autres pays. Nous devons être capables de réagir nous-mêmes aux défis».

Etat des lieux

Environ 3.000 chercheurs sont en activité au Luxembourg; l'Université comptant à elle seule un millier de doctorants. Les nouvelles conventions pourraient aboutir à la création de 580 postes supplémentaires dans la recherche publique.

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a d'ailleurs aussi décidé d'octroyer un bonus de 35 millions d'euros, en plus des dotations ordinaires. Ce coup de pouce supplémentaire sera débloqué «sur critère de performance» dans le cadre du programme-cadre de recherche et de développement de l'Union européenne.

Sans décider des travaux pour lesquels l'Uni, le Fonds national de recherche, le LIH (Luxembourg Institute of Health), le LIST (Luxembourg Institute of Science and Technology) ou le LISER disposeront de ces sommes, Claude Meisch a déjà annoncé trois axes des prochaines études financées par ce budget 2022-25.

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Ainsi, digitalisation et données, développement durable et énergie ou médecine et santé constitueront des orientations fortes pour les scientifiques. Certaines de ces études seront d'ailleurs menées en commun entre les organismes cités, comme des initiatives sur le numérique au service de la médecine personnalisée, les technologies financières de demain, l'éducation, la formation et les compétences du XXIe siècle ou encore les défis climatiques et énergétiques.

Et Claude Meisch d'évoquer ici des missions «basées sur le modèle de la triple hélice». Quèsaco? Réponse : «Des collaborations renforcées entre la recherche publique, l’enseignement supérieur et le monde économique et la société en général».

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