L'Uni a présenté quatre nouveaux bachelors en sciences infirmières
Afin de répondre à la pénurie de personnel soignant au Grand-Duché, l’Uni a présenté quatre nouveaux bachelors spécialisés en sciences infirmières et annoncé trois autres bachelors supplémentaires à l'horizon 2024.
Quatre nouvelles formations en sciences infirmières débuteront dès septembre prochain, afin de répondre aux besoins du secteur au Luxembourg. © PHOTO: Megane Kambala
Le recteur Jens Kreisel est formel: «plus que jamais, l'Uni attire les étudiants de demain pour tout ce qui relève des métiers de la santé».
Dernière prise de température? Les portes ouvertes qui ont eu lieu le samedi 18 mars, où de nombreux futurs étudiants sont venus afin d'obtenir des renseignements sur les différentes formations proposées par l'Uni. Pour rappel, miser sur la santé fait partie «des projets prioritaires du mandat» du recteur, et Jens Kreisel espère bien voir ces nouveaux cursus «façonner le paysage de demain».
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Ainsi, ce sont quatre nouveaux parcours qui débuteront à la mi-septembre 2023, des bachelors en sciences infirmières, respectivement spécialisés en assistance technique médicale en chirurgie; en anesthésie et réanimation; en pédiatrie et enfin, en psychiatrie.
Ces formations, dont les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 17 juillet, seront destinées à des professionnels déjà diplômés en soins infirmiers généraux, à raison de 15 places par section. Pour y accéder, quelques critères sont à remplir: les candidats doivent être autorisés à exercer la profession d'infirmier responsable de soins généraux au Luxembourg; mais aussi avoir un niveau B2 en français et en allemand.
Mais ce n'est pas tout, puisque l'Uni a répondu à la demande du gouvernement, avec l'élaboration de trois nouveaux bachelors qui seront lancés prochainement afin de répondre aux besoins du secteur. Dans la continuité de la rentrée de septembre 2023, un bachelor infirmier en soins généraux et un bachelor en sciences maïeutiques (sage-femme) et enfin un bachelor en assistance technique médical de radiologie démarreront en septembre 2024.
Rendre le métier d'infirmier plus attractif
La professeur Laurence Bernard, une des deux directrices des programmes, l'assure, «les bachelors en sciences infirmières sont associés à l'amélioration de la qualité des soins et à celle de l'attractivité de la profession».
Une attractivité qui était d'ailleurs déjà largement souhaitée par l'ANIL (Association nationale des infirmières et infirmiers de Luxembourg) et l'ALEPS (Association Luxembourgeoise des Enseignants pour Professions de Santé), que Virgule avait interviewées l'année dernière.
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L'ouverture de ces parcours répond donc à une partie de cette demande, bien que certains pointeraient le fait qu'il subsiste un obstacle, à savoir le maintien du BTS en sciences infirmières, conjointement à l'ouverture de formations de type bachelor.
En mars 2022 déjà, les deux organisations déploraient cette exception luxembourgeoise, dans la mesure où ce BTS n'est pas conforme par rapport au modèle de Bologne (basé sur le fait de valider 3 ans d'étude en bachelor et deux de spécialisation en master), largement mis en place au sein de l'UE dans un souci d'harmonisation des systèmes d'études supérieures. Car ce que les professionnels du secteur réclamaient, c'était justement la mise en place de masters spécialisés.
Un souhait qui n'est pas à l'ordre du jour, si l'on en croit le ministre de l'Enseignement supérieur Claude Meisch, qui estime «qu'enlever une offre de formation dans le domaine de la santé en période de pénurie de personnel, ce ne serait pas une bonne chose». «Ces nouvelles formations n'excluent en rien ce qui existe déjà, il sera l'heure de faire un bilan du BTS plus tard.» Une évaluation qui n'est pas prévue avant 2028.
Mettre en place des partenariats et créer un écosystème
Finalement, il est d'autres priorités absolues à l'ordre du jour pour ces nouvelles formations, lesquelles ont été détaillées par la professeure Marie Friedel, l'autre directrice des programmes.
«Nous souhaitons développer certains cours en partenariats avec des bachelors d'autres disciplines, ainsi que promouvoir la recherche en sciences infirmières pour répondre aux défis cliniques du futur.»
Raison pour laquelle les premières promotions ne seront pas très étoffées, pour une approche de ces défis par étapes mais surtout pour répondre à la réalité du terrain. Car le ministre de l'Enseignement a tenu à rappeler que, «tout étudiant devra pouvoir bénéficier de stage sur le terrain et qu'il serait difficilement possible de placer beaucoup d'étudiants vu la taille du pays».