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Protestation

La quatrième marche blanche rallie les foules

Comme deux semaines auparavant, près de 3.500 personnes ont à nouveau manifesté dans la capitale leur opposition aux mesures votées pour contrer l'épidémie covid. Un cortège aux motivations toujours aussi multiples.

La marche blanche se veut "politiquement neutre et bienveillante" affirme sa charte.

La marche blanche se veut "politiquement neutre et bienveillante" affirme sa charte. © PHOTO: Gerry Huberty

Patrick Jacquemot

Opposants à la vaccination en général, au port du masque, aux mesures de contrôle de l'état sanitaire des citoyens, aux limitations qui pèsent encore avant ce «retour à la normalité» annoncé depuis des mois, lassés aussi par plus d'une année et demie passée sous l'ombre des infections : voilà ce qui constituait, vendredi soir à Luxembourg, la masse du cortège qui s'est élancé depuis la Philharmonie.

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Pour cette quatrième «marche silencieuse», 3.500 participants se sont réunis. Pacifiquement, sans trop d'invectives, slogans, ni pancartes dénonciatrices. D'où la difficulté alors de saisir les revendications précises de ce cortège disparate, au dresscode blanc rassembleur de bien des colères. Mais indéniablement, les organisateurs (qui tiennent toujours à rester dans l'ombre) ont réussi ce quatrième rendez-vous. Depuis la rentrée, ils réussissent à mobiliser des colères, aucun doute là-dessus.

Contrairement au 15 octobre, cette fois la manifestation n'a pas rejoint la Chambre des députés, mais l'Hôtel de Ville pour se regrouper sur le Knuedler, échanger sur cette «liberté entravée» que ressentent nombre de personnes parmi les présents. La foule discute, échange sur les déboires du Premier ministre, peste contre ce CovidCheck qui au 1er novembre deviendra facultatif à l'entrée des entreprises, relativise les chiffres de l'épidémie, s'apprête à entamer l'hymne national luxembourgeois après avoir déposé des bougies et lâché quelques ballons blancs dans le ciel.

Y aura-t-il un rassemblement similaire le 3 décembre? Officiellement, nul ne l'a encore dit. Les organisateurs espèrent-ils être reçus par le chef du gouvernement ou la ministre de la Santé pour exposer leurs attentes? Pas un mot là-dessus non plus.

«La marche blanche n'a ni représentant, ni porte-parole, car elle appartient au peuple», affirme la charte éditée pour la manifestation. Elle entend «appeler à la nécessité d'agir». Certes, mais comment alors? C'est bien là un des écueils du mouvement, le manque de solutions apportées et qui pourraient, qui sait, être reprises par les députés en charge de voter la prochaine loi covid mi-décembre.

En attendant, le mouvement ne désemplit pas. Il commence même (enfin?) à susciter le débat, des réactions. A l'image de ce tweet de vendredi soir du Dr Jean Reuter. Ce médecin travaillant dans l'unité de soins intensifs du CHL a vivement réagi à la tenue de cette quatrième marche alors que le virus reprend son offensive. Réagi aux discours qui nient l'efficacité de la vaccination anti-covid contre des formes graves de l'infection. «Depuis le 1er juillet 2021, il y a eu très exactement trois patients covid vaccinés en soins intensifs, sur environ 30 patients» et actuellement «un tiers de l'unité de soins intensifs est à nouveau occupée par des patients covid». De quoi occasionner, à nouveau, des reports d'opérations chirurgicales, selon lui.

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