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Protestation

La 6ème marche blanche attire moins les foules

Passé du vendredi soir au dimanche après-midi, le mouvement de protestation face aux diverses mesures prises dans le cadre de la lutte anti-covid a vu ses rangs se réduire ce 28 novembre.

C'est à nouveau depuis le Kirchberg que le cortège a démarré.

C'est à nouveau depuis le Kirchberg que le cortège a démarré. © PHOTO: Alain Piron

Patrick Jacquemot

A deux semaines d'intervalle, les organisateurs de la marche blanche et silencieuse ont connu deux revers. D'édition en édition, les quatre premiers rassemblements avaient vu la foule se rassembler de plus en plus massivement pour manifester son refus de ce que la crise sanitaire pouvait entraîner comme obligations. Mais voilà, ce dimanche comme il y a quinze jours, moins de personnes se sont présentées au rendez-vous des «anti». On était bien loin des 3.500 participants enregistrés au sommet du mouvement voilà un mois encore.

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Chacun cherchera une raison pour justifier cette baisse de mobilisation. Les uns pourront voir là le contrecoup de l'appel des soignants, vendredi, qui ont fait savoir leur fatigue à voir certains encore hésiter à se vacciner. Les autres analyseront cet insuccès en raison du changement de date (les anciens rendez-vous du vendredi soir permettant sans doute de mobiliser plus d'actifs à la sortie des bureaux que celui du dimanche après-midi). La lassitude d'une contestation «sans slogan ni banderole» peut aussi expliquer le peu d'enthousiasme constaté en cette fin novembre.

Sans compter que manifestation ou pas, la vaccination progresse (895.000 doses en 11 mois) et la remontée des cas ne pousse pas le gouvernement à assouplir les règles en vigueur. Au contraire même. Vendredi, les ministres ont déjà listé de nouveaux protocoles pour contenir cette quatrième vague covid qui a notamment choisi l'école pour déferler. Plus de 3.400 cas positifs repérés dans les classes depuis la rentrée... Et ce lundi, nul doute que le Premier ministre et sa ministre de la Santé (qui ont prévu d'intervenir dans l'après-midi) ne devraient pas desserrer l'étau sanitaire. Abaissement de l'âge de la vaccination en deçà de 12 ans, recours renforcé au télétravail, nouvelles jauges pour les rencontres privées ou collectives : tout est sur la table.

Car, à l'instar de ses voisins européens, le Luxembourg se voit mis sous pression plus vite qu'il ne s'y attendait. Attendre la fin de l'actuelle loi covid (18 décembre) pour réagir devient illusoire face à un énième rebond des nouvelles contaminations (+31% en une semaine du 18 au 24 novembre) et l'apparition de ce nouveau variant Omicron qui fait se refermer sur eux-mêmes les Etats à chaque coin du globe.

Alors, oui, les organisateurs ont prévu une prochaine édition de la marche blanche (entre Kirchberg et Knuedler), le 12 décembre. Mais d'ici là tant de choses peuvent se passer, de décisions se prendre, de nouvelles restrictions s'imposer que bien malin serait celui qui pourrait dire si ce dimanche dans deux semaines marquera un retour au top ou nouveau flop pour les contestataires.

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