La braderie apparaît comme une éclaircie timide
Débutée sous les nuages (et de sombres perspectives économiques), la braderie de Luxembourg se tient encore toute cette après-midi. Mais passé l'événement, c'est bien d'aides qu'a besoin ce secteur d'activité.
Avantage de l'édition 2020 de la braderie : on ne se bouscule pas devant les stands et les boutiques. © PHOTO: Caroline Martin
Décidément, entre chantier du tram, confinement, mesures drastiques pour la réouverture, craintes du covid-19 et maintenant temps maussade pour la braderie ce lundi, les commerçants de Luxembourg n'auront pas été épargnés. «Pourtant maintenir cet événement au grand air garde tout son sens en cette période», veut motiver Nicolas Henckes. Et le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) d'encourager frontaliers et résidents à se rendre, cet après-midi encore, dans la capitale pour participer «à ce qui doit rester une grande fête populaire».
Un événement dont la dimension n'a rien à voir avec les éditions passées, règles sanitaires obligent. Tout juste 217 stands attendent-ils le client contre 360 en temps normal. Il y a aussi la limitation, voulue conjointement par l'Union commerciale et l'administration communale de limiter l'accès aux seuls commerçants de la capitale. «Mais comme tous les centres-villes, celui de la capitale pâtit de plus en plus d'un manque d'attractivité sur lequel il sera urgent d'agir une fois la liaison tram achevée», poursuit Nicolas Henckes.
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Sauf qu'en attendant, d'ici décembre, il pourrait y avoir de la casse parmi les enseignes de la Ville. Déjà les rideaux de certaines ont été baissés définitivement, et du côté de la CLC nul ne cache ses craintes de voir les faillites se multiplier. «Aussi participer à un événement tel que la braderie, c'est déjà faire un geste pour dire ''je soutiens les boutiques et les artisans locaux''. Les consommateurs aussi ont une responsabilité dans la sortie de crise.»
Bien entendu, l'appel ne suffira pas à attirer la foule des grands jours. Ni en ce jour de braderie (qui voyait se bousculer près de 120.000 personnes), ni en semaine ou les weekends. Aussi, Nicolas Henckes souhaite-t-il que le ministère des Classes moyennes relance une opération de communication pour rappeler combien l'achat local est essentiel à la bonne marche du pays. A l'image de ce qui avait été fait avec l'opération Smile. Après le temps du soutien au tourisme cet été, la rentrée doit être placée sous le signe du soutien aux magasins.
Et ce soutien passe aussi par une nouvelle discussion autour des aides directes accordées au secteur. «Le premier volet que le gouvernement a accordé était souvent léger et très sélectif. Pas de quoi tenir jusqu'à Noël pour nombre d'enseignes déjà fragilisées...» Là encore un geste est attendu de la part du gouvernement.