La campagne vaccinale souffle sa première bougie
Les premières doses étaient réservées aux soignants, un an plus tard, ce sont les enfants qui entrent dans les centres. Retour sur une année de vaccination, érigée en solution de premier plan contre la pandémie de covid.
Le 28 décembre 2020, la campagne de vaccination anti-covid luxembourgeoise débutait par l'injection du sérum à deux infirmiers. © PHOTO: dpa
Un an. Cela fait un an que les vaccins anti-covid s'injectent, au centre de vaccination Victor Hugo de Limpertsberg. Et en 365 jours, elle en a connu, des rebondissements, cette campagne de vaccination. Originellement organisée en six phases, la stratégie d'immunisation du gouvernement luxembourgeois s'est accélérée au rythme des livraisons de doses et des directives internationales. En douze mois, 1.044.975 doses ont été injectées, permettant à 441.910 personnes d'obtenir un schéma vaccinal complet.
Les soignants au premier rang
Le gouvernement avait d'abord demandé au Conseil national d'éthique de se prononcer. C'est donc en suivant l'avis de ce dernier que la campagne vaccinale s'est ouverte le 28 décembre 2020, en donnant la priorité aux personnes en contact direct avec les malades, les soignants. Grâce à la mise en place du centre de vaccination Victor Hugo de Limpertsberg, l'objectif était avant tout de vacciner les professionnels en première ligne, qu'ils soient, ou non, résidents. Deux infirmiers du CHL ont ainsi reçu les toutes premières injections anti-covid du pays.
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En quelques jours, ce sont 800 vaccinations du personnel hospitalier qui ont été effectuées, de quoi constituer un premier «bouclier sanitaire», avant de passer au personnel des structures d'hébergement pour personnes âgées. Ces toutes premières injections étaient réalisées avec le sérum de Pfizer, qui était alors le seul disponible au Grand-Duché.
Le vaccin débarque en maison de retraite
A partir du 6 janvier 2021, le vaccin s'est directement injecté à l'intérieur des 52 structures seniors médicalisées du Luxembourg. D'abord déployée à travers une dizaine de maisons de soins, cette démarche a ensuite été étendue à l'ensemble des établissements. Entre les soignants et les résidents de ces structures médicalisées, ce sont 38.000 personnes qui devaient être vaccinées avant la fin du mois de mars, celles-ci faisant partie de la première phase de la stratégie d'immunisation du pays.
Moderna entre dans la danse
Deux semaines après la première livraison de vaccins Pfizer, c'est le sérum de Moderna qui fait son arrivée au Luxembourg. Le 11 janvier, ce sont ainsi 1.200 doses qui ont été réceptionnées, cinq jours seulement après le feu vert de l'Agence européenne des médicaments.
Puis vient le tour des hôpitaux
L'injection est donc rapidement sortie des murs des centres de vaccination. Dès le 12 janvier 2021, elle a trouvé sa place dans les hôpitaux du pays. Elle ciblait particulièrement les soignants, qui étaient la première priorité de la campagne vaccinale. La vaccination des employés des structures secondaires a ensuite été organisée en collaboration avec les centres hospitaliers. Il appartenait à chaque établissement de définir la priorisation selon les services les plus exposés au virus.
Six phases de vaccination
Début février 2021, Paulette Lenert (LSAP) a dévoilé les différentes phases de la campagne vaccinale envisagées par le gouvernement luxembourgeois. Ainsi, les résidents ont reçu leur invitation par vague. Les premiers à trouver leur sésame dans leur boîte aux lettres étaient les personnes âgées de plus de 75 ans, ainsi que les personnes « hautement vulnérables », atteintes d'un déficit immunitaire, d'un cancer ou porteuses d'un organe greffé.
La ministre de la Santé a ainsi présenté six phases, chacune incluant des personnes plus jeunes et porteuses de risques moins prononcés que la précédente. Ainsi, les 16-54 ans étaient classés dans la dernière étape de la campagne, telle qu'elle était envisagée par l'exécutif à ses balbutiements.
AstraZeneca sème la zizanie
Les premières doses du vaccin suédo-britannique ont été injectées le 8 février. Mais l'arrivée de ce troisième sérum sur le marché de la vaccination anti-covid s'est accompagnée de différentes prises de position. Malgré l'avis favorable de l'Agence européenne des médicaments émis le 29 janvier, plusieurs pays européens ont rapidement émis des réserves sur le vaccin d'AstraZeneca.
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Au Grand-Duché, le Conseil supérieur des maladies infectieuses n'a recommandé l'emploi de ce sérum qu'auprès des personnes de moins de 65 ans. L'organe a également émis sur les patients souffrant d'une immunosuppression, comme ceux ayant bénéficié d'une greffe d'organe. D'abord fixée à quatre semaines, l'administration de la deuxième dose d'AstraZeneca a été rallongée à dix semaines après la première à partir du 17 février.
Un deuxième centre ouvre ses portes
Lundi 15 février, c'est au tour du centre d'Esch-Belval de devenir opérationnel. Alors que la campagne de vaccination avait déjà permis d'administrer 21.390 doses en un mois et demi, l'ouverture de ce second centre a été possible par la confirmation d'une livraison importante de vaccins. A partir de cette date, les destinataires de l'invitation à se faire vacciner avaient donc le choix de s'inscrire au centre le plus proche ou le plus facilement accessible de leur domicile.
La campagne s'élargit plus vite que prévu
Alors qu'ils ne devaient pas recevoir leur vaccination avant la fin du mois de mars, les résidents de 75 ans et plus et les personnes vulnérables ont pu recevoir leur injection dès le 25 février. Une accélération rendue possible par l'ouverture de deux centres de vaccination supplémentaires à Ettelbruck et Mondorf-les-Bains. Mi-mars, le tour était ensuite venu pour les 70-74 ans de recevoir leur invitation pour leur piqûre, avant que les résidents âgés de 65 à 69 ans ne soient inclus à la campagne.
Et de cinq centres
Le 12 avril, c'est au Findel que les doses commencent à être injectées. Le cinquième centre de vaccination anti-covid a ouvert ses portes alors que la campagne entrait dans son quatrième mois. Quelques jours avant son ouverture, 100.000 doses avaient déjà été administrées dans le pays.
Johnson & Johnson arrive
Quelques jours après son arrivée sur le territoire luxembourgeois, le sérum du laboratoire américain fait déjà parler de lui. A l'image de celui d'AstraZeneca, le vaccin de Johnson & Johnson laisse planer le doute en raison d'une formation de caillots sanguins. Au Grand-Duché, 2.400 doses du vaccin avaient été reçues, dans un premier temps. Le pays a, pour sa part, décidé de garder confiance en ce vaccin.
Place aux volontaires
Alors que les doses d'AstraZeneca peinaient à trouver preneur, Xavier Bettel a annoncé que ces dernières seraient injectées aux volontaires. Ainsi, à partir du 21 avril, les 30-54 ans qui souhaitaient se faire vacciner avec le sérum du laboratoire suédo-britannique pouvaient s'inscrire sur un site dédié, et ainsi accéder plus rapidement au vaccin, en dépit de leur âge.
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Et, afin de ne pas gâcher les doses de vaccin disponibles, le gouvernement luxembourgeois a également décidé de mettre en place un système «last minute». Les volontaires ont ainsi pu s'inscrire pour recevoir une injection qui n'a pas été utilisée dans la journée. Pour être éligible, il fallait se trouver à proximité d'un centre de vaccination et être disponible entre 18 et 19h.
La dernière phase lancée en mai
Dès la fin du mois d'avril, le ministère de la Santé luxembourgeois a débuté l'envoi des invitations à la plus grande part de la population résidente. Au total, 355.000 personnes âgées entre 16 et 54 ans, qui n'avaient jusqu'alors pas encore eu accès à la vaccination anti-covid, ont ainsi reçu leur bon pour prendre rendez-vous pour le mois de mai. Ces courriers, d'abord envoyés aux plus âgés de la tranche d'âge, ont permis aux résidents d'accéder à la vaccination, chacun son tour. Alors lancée depuis cinq mois, la campagne avait déjà permis d'immuniser 20% de la population luxembourgeoise.
Lancement des invitations aux adolescents
Les adolescents de 12 à 17 ans ont ensuite été invités à se faire vacciner contre le covid. Les plus âgés ont ainsi reçu leur invitation au cours du mois de juillet, suite à une recommandation du Conseil supérieur des maladies infectieuses rendue le 10 juin. Dans cette tranche d'âge aussi, les plus vulnérables ont été priorisés.
L'injection arrive dans les cabinets des généralistes
Au début du mois d'août, le vaccin a pris le chemin des cabinets médicaux. Jusqu'alors uniquement déployée dans les hôpitaux, les centres de vaccination et les équipes mobiles, la campagne vaccinale a changé de stratégie. Les généralistes et les pédiatres ont ainsi pu commencer à injecter le sérum anti-covid à leurs patients, ce qui a permis de convaincre certains réfractaires, alors que la vaccination de masse avait été effectuée, et que les centres de vaccination commençaient à fermer leurs portes.
L'Impf-bus rencontre un franc succès
Lancé à l'été, le bus de vaccination du ministère de la Santé a permis de vacciner 110 personnes, début août, lors de son premier arrêt à Echternach. L'Impf-bus a ensuite sillonné les routes luxembourgeoises pour permettre aux plus éloignés de la vaccination de passer le cap de l'injection anti-covid.
La troisième dose se généralise
D'abord réservée aux plus de 75 ans à partir de la mi-septembre, la dose complémentaire a ensuite été offerte aux personnes âgées de plus de 65 ans et au personnel de santé à partir du mois de novembre. Mi-novembre, face à la montée de la quatrième vague épidémique, le gouvernement luxembourgeois a acté la généralisation de la dose «booster», l'ouvrant à toutes les personnes de plus de 18 ans.
CovidCheck booste la campagne vaccinale
Obligatoire depuis le 1er novembre pour accéder aux restaurants, bars, discothèques et hôtels, le CovidCheck a incité de nombreux résidents à passer sous l'aiguille. Seules les terrasses pouvaient alors encore échapper à la contrainte de la présentation du QR Code certifiant l'état du client, qu'il soit testé, guéri ou vacciné. Novembre signait ainsi la fin des autotests à l'entrée des établissements, tandis que les tests étaient rendus payants. Cette nouvelle version de la loi covid a également permis aux entreprises de rendre facultative l'utilisation de CovidCheck sur le lieu de travail.
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En décembre 2021, la Chambre a entériné l'extension du dispositif CovidCheck à l'ensemble du monde du travail, tandis que le secteur des loisirs est passé en mode 2G, puis 2G+. Concrètement, il est désormais impossible de s'attabler à un bar, café ou restaurant en étant simplement testé. Le client doit pouvoir présenter un certificat de guérison ou de vaccination en plus d'un test négatif, sauf s'il a déjà reçu sa dose complémentaire.
La vaccination arrive dans les centres commerciaux
Après les centres de vaccination, les maisons de retraite, les hôpitaux, les cabinets médicaux et le vacci-bus, les pop-ups ont fait leur entrée dans la campagne de vaccination. Ces centres éphémères ont pris leurs quartiers dans différentes galeries commerciales du pays, à l'heure où ces dernières se remplissaient peu à peu pour les achats de Noël. Une manière de garantir un accès à la vaccination facilitée, et sans rendez-vous.
Les enfants ont accès à la vaccination
Derniers arrivés dans la campagne, les enfants de 5 à 11 ans ont désormais accès au vaccin. Sur la base du volontariat, cette vaccination anti-covid s'effectue depuis le jeudi 23 décembre dans les centres de vaccination du pays. Les plus petits peuvent ainsi recevoir leur injection à Limpertsberg, Esch-Belval et Ettelbruck. Contrairement aux adolescents, les moins de douze ans ne reçoivent qu'un tiers d'une dose de Pfizer.
Novavax arrive en 2022
Cinquième et dernier vaccin autorisé par l'Agence européenne des médicaments, Novavax arrivera en 2022 au Luxembourg. Vendredi 24 décembre, la ministre de la Santé Paulette Lenert a indiqué que le pays avait déjà commandé des doses de ce nouveau sérum. Il devrait donc permettre de réaliser 30.000 injections l'année prochaine.