La création de la Norstad d'ores et déjà menacée
Si le gouvernement a présenté en mai dernier ses idées pour aménager ce qui doit devenir un nouveau pôle de développement du Grand-Duché, la mise en oeuvre concrète du projet se heurte encore, pour l'heure, à un manque d'engagement financier concret.
Pour Pascale Hansen, porte-parole du projet de fusion des cinq communes de la Nordstad, la balle se trouve dans le camp du gouvernement qui doit donner «un signe clair» d'ici la mi-septembre. © PHOTO: Caroline Martin
(Jmh avec Marc Hoscheid) - Pour poursuivre sa croissance et accueillir quelque 300.000 nouveaux résidents d'ici à 2050, le Luxembourg mise sur la décentralisation. Pour alléger encore plus la pression sur la capitale et le sud du pays, le développement de la Nordstad apparaît comme une nécessité. Mais ce qui apparaît comme une évidence se heurte pourtant à l'absence de «signe clair du gouvernement», à en croire Pascale Hansen, bourgmestre de Bettendorf.
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Interrogée jeudi par nos confrères du Luxemburger Wort, l'ancienne élue DP désormais sans étiquette et porte-parole du projet de fusion entre Bettendorf, Diekirch, Erpeldange, Ettelbrück et Schieren évoque notamment le silence de l'exécutif autour «d'engagements concrets», notamment en matière financière. En clair, le versement d'une enveloppe de 120 millions d'euros, équivalent «d'un soutien financier à hauteur de 5.000 euros par habitant» de la Nordstad destinée notamment à aménager un territoire qui doit regrouper 25.000 habitants et 15.000 emplois, mais aussi «développer les projets d'infrastructures sportives et de tourisme».
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Estimant que le montant attendu pour permettre le fonctionnement de la future entité «n'est pas exagéré» et que l'enveloppe pourrait être versée par étapes, elle estime qu'«en cas de réponse du gouvernement d'ici la mi-septembre», la fusion des cinq communes d'ici à la mi-2022 «pourrait encore être réalisée». En cas d'échec de ce planning, la bourgmestre de Bettendorf envisage d'ores et déjà «la possibilité d'adopter une déclaration d'intention de fusion avant les élections et d'organiser un référendum lors de la prochaine législature».