La crise sanitaire booste la généralisation des DSP
Six mois après le lancement du dossier de soins partagé, plus de 461.000 bases de documentation ont été ouvertes. Un léger bémol toutefois derrière ce succès, les résultats provenant du dépistage à grande échelle du nouveau coronavirus n'apparaissent pas.
Plus de 520.000 documents sont déjà répertoriés au sein des DSP alors que 510.000 étaient envisagés lors du lancement du projet. © PHOTO: Shutterstock
(DH) - Le regroupement des données de santé apparaît comme un franc succès à l'échelle du pays. En effet, le déploiement généralisé du Dossier de soins partagé (DSP) à l'ensemble des assurés affiliés de la Sécurité sociale indique 461.000 DSP ouverts depuis le 1er janvier, auxquels s'ajoutent les 59.138 DSP de la phase pilote. Soit un déploiement de l'ordre de 53,36% de l'ensemble des affiliés du Centre commun de la sécurité sociale (73,64% pour l'ensemble des résidents).
Le DSP, qu’est-ce que c'est?
Créé par l'agence eSanté, le dossier de soins partagé centralise les données médicales en termes de prescriptions, d'allergies, de radiographies, d'analyses ou encore d'IRM afin d'éviter des analyses déjà effectuées. Surtout, il permet aux praticiens d'être informés au mieux sur les antécédents des patients. Chaque personne peut configurer son dossier comme elle l'entend en précisant quelles fonctionnalités elle souhaite utiliser.
Tous les assurés, environ 890.000 au Grand-Duché, auront accès à leur dossier d'ici fin 2021. Et toutes les informations pratiques concernant le DSP se trouvent sur le site officiel de l'agence nationale des informations partagées dans le domaine de la santé eSanté.
Dans ces dossiers, plus de 520.000 documents sont répertoriés alors que 510.000 étaient envisagés lors du lancement du projet. Un succès que Romain Schneider, le ministre LSAP de la Sécurité sociale, attribue en grande partie à la crise sanitaire.
«Depuis le début de la crise liée au covid-19, on constate une augmentation importante de l'usage du DSP par leurs titulaires», indique-t-il en réponse à une question parlementaire de Mars Di Bartholoméo (LSAP). «Et plus particulièrement un nombre croissant de résultats de biologie dont on peut affirmer qu'ils sont en relation avec l'augmentation des prescriptions de biologie médicale liées au dépistage du covid-19», ajoute-t-il.
Le seul bémol que signale Romain Schneider à ce sujet reste que «les résultats provenant du dépistage large scale testing aient tout simplement été oubliés». Un oubli «regrettable» signalé à de nombreuses reprises par des patients désireux de prendre connaissance des résultats et, le cas échéant, de les imprimer pour pouvoir partir en vacances à l'étranger.
D'autre part, si le ministre se félicite aussi de l'acceptabilité du nouvel outil avec un taux de fermeture des DSP en mode «opt-out» passé de 0,7% au 31 décembre à 0,09% au mois de juillet, il se montre moins éloquent concernant la valorisation du médecin de confiance. «Actuellement, le dispositif du médecin référent (…) n'apporte pas les résultats attendus en matière de prise en charge des patients du fait que peu de patients ont désigné un médecin référent.» La CNS a entamé une analyse sur cette thématique.