La dépression menace un salarié sur trois
Depuis le début de la pandémie, la santé mentale des travailleurs s'est nettement détériorée. Si le risque est présent dans toutes les tranches d'âge et tous secteurs d'activité, les parents isolés seraient néanmoins particulièrement exposés.
Selon l'étude de la CSL, 16% des parents célibataires présenteraient des signes forts de dépression. © PHOTO: Getty Images
Si elle a fortement impacté les enfants et adolescents, la crise covid n'a pas non plus épargné les salariés. La pandémie a ainsi impacté le travail quotidien de près de la moitié des salariés au Luxembourg, mais aussi affecté leur santé mentale. Selon une étude menée par la Chambre des salariés (CSL) entre juin et septembre 2020, près d'un travailleur sur trois - sur les 2.364 salariés interrogés - présenterait un risque de dépression, et plus d'un sur dix montrait des «signes très forts».
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Un constat alarmant. En l'espace d'un an, le risque de dépression élevé est donc passé de 8 à 11%. Mais tous les salariés ne sont pas touchés de la même manière. Le danger menacerait en effet davantage les femmes (13%) que les hommes (9%). Mais d'autres facteurs entreraient également en jeu, tels que l'âge, la situation maritale ou la présence d'enfants à charge.
Ainsi, la proportion de personnes dont le bien-être émotionnel s'est détérioré est plus élevée parmi les personnes vivant seules. Une part d'autant plus importantes chez les parents isolés, qui comptent une plus grande proportion de personnes présentant un risque élevé de dépression (16%). Mais les jeunes adultes ne seraient pas pour autant épargnés : 28% d'entre eux représentent ainsi un risque modéré de dépression.
Enfin, si le télétravail ne semble avoir un impact que limité, le type de profession et le secteur d'activité jouent en revanche un rôle important. A en croire l'étude, ce sont les salariés dans les professions élémentaires (24%) mais aussi les dirigeants, cadres de direction, gérants (20%) qui présentent le plus souvent un risque élevé de dépression.
Quant au secteur, cette vague de dépression menace essentiellement les activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien. Le risque serait ainsi considéré comme élevé pour 16% d'entre eux et modéré pour près d'un tiers (27%). Le secteur de la santé suit avec 15% de risque de dépression élevé et 30% de risque modéré.
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Conscient de ces nouveaux enjeux sanitaires, le gouvernement a fait de la santé mentale une priorité, et ce, dès le plus jeune âge. Le remboursement des séances de psychothérapie reste néanmoins encore et toujours un point de discorde entre CNS et la fédération des associations représentant des psychothérapeutes du Luxembourg (Fapsylux).