La fonction publique continue de s'étoffer
Alors que leur nombre n'atteignait pas les 25.000 en 2013, les agents de l'Etat dépassent le seuil des 30.000 en 2020, indique vendredi le ministère de la Fonction publique. Une tendance à la hausse malgré les difficultés du secteur à recruter.
Malgré les besoins de plus en plus grands et l'attraction de plus de 1.000 nouveaux fonctionnaires ou employés d'Etat, la fonction publique peine à trouver tous les profils nécessaires. © PHOTO: Pierre Matgé/archive
En 2020, 31.058 personnes travaillaient pour la fonction publique. Un chiffre jamais atteint qui classe une fois encore l'Etat comme premier employeur du pays. Sur les douze derniers mois, 1.732 nouveaux agents ont ainsi été recrutés, un record selon les données publiées vendredi par le ministère dirigé par Marc Hansen (DP).
Une tendance qui s'inscrit dans la droite ligne des années précédentes, puisque les effectifs des ministères et de leurs différentes administrations ont vu leurs effectifs gonfler d'un quart (24,6%) depuis 2013. Au point que la progression annuelle se situe systématiquement au-dessus de la barre des 1.000 nouvelles recrues depuis 2017 et trouve son origine dans la hausse constante de la population résidente.
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Pays avec «la plus forte croissance démographique d'Europe», le Luxembourg accueille en moyenne 13.000 personnes sur son territoire chaque année, soit l'équivalent de la ville de Bettembourg. Et avec une prévision d'une croissance démographique de «presque 48%» d'ici 2050, ce recrutement devrait continuer de progresser, voire de s'accélérer.
Un besoin constant de nouveaux personnels qui n'est toutefois pas sans poser quelques difficultés. Car bien qu'officiellement ouverte aux ressortissants de l'UE, l'obligation faite aux fonctionnaires de maîtriser les trois langues officielles du pays restreint le champ d'investigation. Une réalité décrite dans le projet de loi retiré sur le recrutement des membres de la direction des lycées spécialisés qui soulignait qu'«il s’avère de plus en plus difficile de trouver des candidats appropriés» au vu notamment de «conditions d’admissibilité actuellement fort restrictives».
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Pour contourner cette difficulté, gouvernement et CGFP se sont accordés, début mars, sur le renforcement de «la qualité de la fonction publique» via la mise en place d'«une politique de recrutement à haut niveau». Une formulation destinée à revaloriser les compétences des membres de la fonction publique pour leur permettre de répondre aux lacunes actuelles.
A noter enfin que le dernier accord salarial signé prévoit un gel des salaires jusqu'en 2022, en signe de solidarité avec le secteur privé en temps de crise. Un geste qui sera compensé par l'amélioration de «la qualité des conditions de travail». Notamment en ce qui concerne le télétravail.