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La Fondation Covid a déjà collecté 1,365 million d'euros

Née dès les premières semaines de l'épidémie, la structure ne cesse de collecter des dons pour venir en aide à celles et ceux dont le virus a bouleversé l'existence mais aussi pour soutenir la recherche.

Pour la directrice de la Fondation de Luxembourg, Tonika Hirdman, "2020 reste une formidable année de mobilisation".

Pour la directrice de la Fondation de Luxembourg, Tonika Hirdman, "2020 reste une formidable année de mobilisation". © PHOTO: Guy Jallay

Patrick Jacquemot

Le virus circulant toujours, pas de raison que la Fondation Covid-19 ne cesse. Mise en place en avril dernier alors que le covid-19 commençait à sévir au Grand-Duché, la structure philanthropique continue donc d'agir alors que l'épidémie a déjà causé 147 morts dans le pays et fait plus de 1,15 million de victimes dans le monde. Si cet été, la barre du million d'euros collectés était dépassée, désormais la directrice de la Fondation de Luxembourg, à l'origine de la naissance de cette initiative, n'est pas peu fière d'annoncer que les rentrées approchent les 1,4 million.

«1,365 million d'euros précisément», ajuste Tonika Hirdman. Et de préciser que, pour cette opération, les fonds proviennent principalement de sociétés basées au Grand-Duché. Entreprises basées dans la finance, les fonds d'investissement, le private equity, l'assurance «mais aussi quelques industriels et particuliers» ont ainsi apporté leur obole. L'établissement porteur de la Fondation Covid n'a d'ailleurs pas eu à mener de levée de fonds, la cause déclenchant la générosité. Les donateurs pouvant également apprécier la déductibilité fiscale accordée aux généreux contributeurs à cette initiative d'utilité publique.

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Depuis le printemps, en même temps qu'elle recevait de l'argent, la Fondation Covid a aussi étudié vers qui elle allait orienter les sommes. «Nous avons choisi des structures et des projets crédibles, note Tonika Hirdman. Mais dans l'urgence des premiers mois de la crise, nos préférences sont surtout allées vers des actions que je qualifierai de première nécessité. Prioritairement vers des soutiens aux plus vulnérables face à l'épidémie de covid.» Croix-Rouge, Stëmm vun der Stroos ont ainsi été parmi les premiers à bénéficier des fonds de la Fondation Covid.

Tout comme Médecins du monde a aussi reçu une enveloppe. Cette fois, il était question d'encourager l'asbl et ses centres d'accueil et de soins ouverts aux personnes non couvertes par la CNS. L'initiative a également soutenu le démarrage de cet atelier de couture qui avait mis son savoir-faire dans la réalisation des tenues de protection Tyvek, indispensables aux soignants. La Fondation a aussi participé à l'achat de tablettes pour permettre à des seniors isolés, du fait du lockdown, de rester en liaison avec leurs proches.

Cette crise va aussi causer des dégâts psychiques importants.

«Mais cela, c'était des mesures réflexes. Depuis, l'orientation des fonds cherche à se porter sur des actions à plus long terme visant toujours à mettre à mal cette épidémie», note la directrice de la Fondation Covid. C'est ainsi que des initiatives scientifiques de l'UNI, du Luxembourg Institute of Health (LIH) ont ainsi bénéficié de la générosité de la structure.

Des exemples? «Il y a ce chercheur qui étudie la propagation du virus sur les différentes surfaces de notre environnement, relate Tonika Hirdman. Ou encore le projet-pilote Prevalence cherchant à déterminer pourquoi tel ou tel individu est plus sensible au covid-19. Trouver ces biomarqueurs serait le premier pas vers un remède.»

Outre l'aspect scientifique, la Fondation a aussi laissé ouvert son porte-monnaie pour des projets «plus à caractère social». Comme ces euros accordés au projet Microlux, un fonds de soutien aux micro-entrepreneurs qui voient leur lancement d'activité bouleversé par les conséquences sanitaires de l'épidémie. «Nous soutenons aussi une asbl agissant pour l’accueil des sans-abris et qui doit revoir l'organisation de ses locaux d'accueil ou des hébergements pour femmes en détresse».

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Plus original : une partie des 1,3 million collectés a été destinée à financer une action de l'asbl La main tendue d'Angela. «Il s'agissait d'une formation au soutien psychologique car nous sommes persuadés qu'au-delà des problèmes de santé cette crise va causer des dégâts psychiques importants. Ce virus qui rode, qui isole, qui affaiblit et qui peut même tuer va créer des désordres dans les esprits dans les mois à venir.» Du pain sur la planche donc encore pour longtemps pour la Fondation Covid qui n'entend donc pas s'arrêter en si bon chemin.

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