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Pour coups et blessures

La gérante de la crèche condamnée à de la prison ferme

De graves maltraitances auraient été commises dans une crèche à Bous. Les enfants et le personnel comptent parmi les victimes.

L'inscription "Léiwen Léiw" avait disparu quelques mois après la fermeture de la crèche : jusqu'en octobre 2017, la structure accueillait une vingtaine d'enfants de moins de quatre ans.

L'inscription "Léiwen Léiw" avait disparu quelques mois après la fermeture de la crèche : jusqu'en octobre 2017, la structure accueillait une vingtaine d'enfants de moins de quatre ans. © PHOTO: Volker Bingenheimer/LW-Archives

Mi-octobre 2017, la crèche «Léiwen Léiw» de Bous a fermé ses portes après que de graves accusations ont été portées contre la directrice. Une enquête a été ouverte et le ministère de l'Education nationale a retiré l'agrément de la crèche qui accueillait une vingtaine d'enfants.

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Fin 2022, la gérante a dû répondre de ses actes devant la justice. Maria N. a été accusée de plusieurs cas de coups et blessures. Tant le personnel que les enfants auraient été victimes de la femme. L'accusée a rejeté toutes les accusations devant le tribunal. Son avocat a d'ailleurs demandé l'acquittement de sa cliente.

Les juges du tribunal de district ont toutefois pris une autre décision ce jeudi. Ils ont condamné l'accusée, âgée de 53 ans, à trois ans de prison, dont deux avec sursis. En outre, la femme devra payer une amende de 3.000 euros et des dommages et intérêts d'un montant total d'environ 1.300 euros à deux parties civiles. Le jugement n'est toutefois pas encore définitif. Toutes les parties ont 40 jours pour faire appel.

Alimentation forcée et coups

La liste des faits reprochés à la femme est longue : ainsi, des nourrissages forcés auraient eu lieu pendant des années dans la crèche. Maria N. aurait tiré les enfants par les cheveux et leur aurait violemment poussé la tête en arrière. Elle aurait ensuite introduit de la nourriture dans leur bouche à l'aide d'une cuillère. Certains enfants auraient vomi et auraient eu l'impression de s'étouffer. Les enfants ont également été blessés lors de l'alimentation forcée.

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Lors des audiences publiques devant le tribunal, d'anciennes collaboratrices ont en outre fait état de coups portés contre elles-mêmes et contre les enfants. Les blessures ont été fréquentes. Dans un cas, un enfant n'aurait pas reçu les soins médicaux nécessaires après s'être brûlé avec de la soupe. La blessure aurait ainsi mis beaucoup plus de temps à cicatriser.

Une utilisation peu hygiénique des couches aurait également fait partie du quotidien de la crèche. Maria N. interdisait à ses collaborateurs de changer régulièrement les enfants. Les couches n'auraient été jetées que lorsqu'elles étaient vraiment sales. Dans le cas contraire, elles auraient été réutilisées, y compris pour d'autres enfants. Dans sa plainte, la représentante du ministère public avait souligné que Maria N. s'était attaquée aux plus faibles de la société. En raison de la gravité des faits reprochés, elle avait requis une peine de quatre ans de prison.

Cet article a initialement été publié sur le site du Luxemburger Wort.

(Traduction: Simon Martin)

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