La liberté passera par le «covid check»
A partir du 13 juin, il suffira de disposer d'un QR code certifiant de sa vaccination, de sa guérison ou de sa non-contagion au covid pour bénéficier de plus de facilités au quotidien. Notamment au restaurant ou lors des rassemblements.
Chaque résident vacciné, guéri ou testé négatif pourra recevoir son QR code infalsifiable à la maison.
Le couvre-feu a vécu. A compter du 13 juin, fini les restrictions de sortie nocturne au Luxembourg. La mesure - inédite depuis la Seconde Guerre mondiale - faisait débat, la voilà levée. Et cela fait partie des mille et un aménagements qu'ont annoncés Xavier Bettel (DP) et Paulette Lenert (LSAP). A l'heure où l'épidémie covid régresse, «nous voulons retrouver davantage de normalité», soulignaient d'ailleurs le Premier ministre et la ministre de la Santé avant de dérouler le (long) catalogue des changements qui attendent le Luxembourg.
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Le «covid check» sera LA nouveauté avec laquelle chacun va devoir se familiariser. Dans les faits, il s'agira de pouvoir prouver que l'on fait bien partie des 3G (pour «Geimpfte, Getestete, Genesene»). Toute personne qui sera donc vaccinée contre le coronavirus, testée négative ou guérie de l'infection va se voir attribuer un QR code certifié lui facilitant la vie. Plus besoin alors, par exemple, de faire un test rapide pour manger en salle dans un restaurant, plus d'obligation de porter le masque dans les rassemblements, plus de distanciation sociale imposée en public.
Et cela sera valable en bien d'autres occasions : pour entrer en boites de nuit - qui retrouvent la possibilité d'ouvrir -, pour participer à un grand meeting sportif, à une fête de mariage ou pour aller visiter un proche à l'hôpital ou en maison de retraite. Avec toujours cette possibilité «3G+», comme l'a baptisée le gouvernement, de subir un test rapide permettant de justifier de sa non-infection covid «pour ceux qui auraient oublié leur attestation ou n'auraient pas le code sur leur smartphone, par exemple».
A la carte
A compter du 13 juin, le service en salle pourra ne plus être limité à des tables de quatre. Comme en terrasse ou chez soi, le nombre de convives pourra monter jusqu'à dix, envisage le gouvernement. «Mais c'est une option au libre choix du patron du bar ou du restaurant. S'il est covid check, ce sera plus simple à organiser». En cas de maintien d'une limite à quatre personnes, le test rapide ne sera plus obligatoire.
Ce QR code, infalsifiable, sera généré par le Centre des technologies et de l'information de l'Etat. Un CTIE qui expédiera ce «sésame» directement aux particuliers concernés par voie postale ou via leur espace personnel sur myGuichet. Un CTIE qui travaillera en fonction des seules informations transmises par le ministère de la Santé sur la situation covid des uns et des autres. Un CTIE qui devra aussi harmoniser son système pour le rendre compatible avec le fameux pass mis en place partout en Europe à partir du 1er juillet.
Bars, restaurants, salles de spectacle, clubs, organisateurs de mariage ou de fêtes pourront se réclamer établissements «covid check» après s'être déclarés auprès de la direction de la Santé via un formulaire en cours d'élaboration. Ce sera alors à eux de vérifier le code de leurs hôtes via l'application prochainement disponible sur l'Apple Store et le Google Play - ou de pratiquer un test rapide -, cela s'ils veulent recevoir entre 10 et 300 personnes en intérieur avec un allègement des règles sanitaires.
«Nous nous reposerons donc beaucoup sur la confiance», reconnait Paulette Lenert. Mais la ministre de la Santé prévient aussi qu'«il n'y aura pas de policier devant chaque établissement pour vérifier que la loi est respectée, mais si une infraction est constatée, la sanction sera lourde». Sans toutefois avancer de montant, le projet de loi étant toujours en cours de rédaction. Quoi qu'il en soit, pas question de se montrer tolérant alors que le covid a déjà démontré combien il pouvait vite reprendre en cas de relâchement, et soulever une nouvelle vague d'infections et de décès.
Les députés vont maintenant avoir quelques jours pour ajuster la proposition gouvernementale. Sachant que le texte qui sera voté en fin de semaine prochaine sera applicable jusqu'au 15 juillet prochain.