Virgule
Adapter les barèmes fiscaux à l'inflation

La ministre des Finances Yuriko Backes se dit «ouverte» à la discussion

Syndicat et patronat rencontrent ce mardi le gouvernement en vue de la tripartite de vendredi. Adapter les barèmes fiscaux à l'inflation fait partie des revendications des syndicats, Yuriko Backes reste réticente à une telle mesure.

Yuriko Backes se dit «ouverte à parler de tout», mais estime toujours qu'il n'est pas responsable d'adapter le barème fiscal à l'inflation en période de crise.

Yuriko Backes se dit «ouverte à parler de tout», mais estime toujours qu'il n'est pas responsable d'adapter le barème fiscal à l'inflation en période de crise. © PHOTO: Guy Jallay

Journaliste

Comme en septembre dernier, patronat et syndicats rencontrent chacun séparément le gouvernement ce mardi après-midi à partir de 14 heures au château de Senningen. Cette bipartite doit préparer la tripartite de ce vendredi 3 mars. Au menu des discussions devrait notamment figurer la question de l'adaptation du barème d'imposition à l'inflation revendiquée par les syndicats.

Lire aussi :Les positions s'affirment en vue de la tripartite

Ce mardi matin, le député Dan Kersch (LSAP) s'est également dit favorable à une telle mesure au micro de RTL. «Des mesures doivent être prises, la situation actuelle n'est plus tenable», a déclaré l'ancien vice-Premier ministre auprès de nos confrères. Dan Kersch plaide pour la mise en place d'allègements fiscaux pour les employés gagnant un salaire de 135.000 euros annuels. Il s'est dit convaincu qu'il était encore possible de convaincre le DP de revoir sa position.

Ce mardi, dans une interview accordée au Quotidien, la ministre des Finances Yuriko Backes (DP) se dit «ouverte à parler de tout», y compris des barèmes fiscaux: «Je ne me suis par principe jamais positionnée contre une adaptation complète du barème. Mais dans une situation de crise, où l'on n'a pas de visibilité sur l'évolution à moyen terme, il ne serait pas responsable de décider une telle dépense structurelle. Cela a été l'approche du gouvernement, qui a mis en œuvre des mesures socialement plus ciblées».

Des tranches d'imposition non mises à jour depuis 2017

Le lundi 20 février, elle déclarait déjà sur RTL qu'il était irresponsable d'ajuster le barème des impôts pour refléter l'inflation. La mesure coûte plus d'un milliard d'euros et représente une charge pour les futurs budgets nationaux, a-t-elle indiqué.

Lire aussi :Ajuster les barèmes fiscaux à l'inflation pose question

Selon l'OGBL, sur un salaire d'environ 4.000 euros, par exemple, une augmentation brute de 2,5 % finit par se traduire par environ 1,75 % net, car le barème fiscal n'a pas suivi l'évolution du coût de la vie. La dernière mise à jour des tranches d'imposition remonte à 2017.

La prolongation des mesures d'aide

Autre sujet qui sera abordé lors de la bipartite selon la ministre des Finances: la prolongation temporaire des mesures d'aide qui prennent fin au 31 décembre.

Le secrétaire général de la Fédération des Artisans, Romain Schmit, a estimé ce mardi matin sur 100.7 qu'il était indispensable que les mesures d'aide du paquet de solidarité 2.0 soient prolongées au-delà de la fin de l'année, «voire au moins jusqu'en avril 2024».

Sur le même sujet

Sur le même sujet