La pauvreté touche plus d'actifs au Luxembourg qu'ailleurs
Par rapport aux autres États membres de l'Union européenne, le Luxembourg est le pays où les personnes ayant un temps de travail élevé ont le plus de risques de tomber dans la pauvreté.
Contrairement aux employés dans les autres pays membres de l'Union européenne, les travailleurs affichent un haut taux de risque de pauvreté au Luxembourg. © PHOTO: Shutterstock
Ils et elles sont des travailleurs pauvres. Malgré une part de leur temps plus ou moins importante consacrée à leur emploi chaque semaine, ces personnes n'arrivent pas à boucler correctement leur fin de mois. Si le risque de pauvreté diminue logiquement avec l'augmentation du temps de travail, les personnes présentant une intensité de travail élevée ne sont pas immunisées contre ce danger.
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Dans des données publiées ce lundi 27 février, Eurostat souligne ainsi qu'en 2021, l'emploi a contribué à empêcher des travailleurs de tomber dans la pauvreté. Si le taux de risque de pauvreté était de 62,2% pour les personnes de moins de 65 ans vivant dans un ménage où le temps de travail était faible, équivalant à moins de 20% de leur potentiel, les ménages justifiant d'une intensité de travail élevée, correspondant à plus de 85% de leur potentiel, ne présentaient que 5,4% de danger de tomber dans la pauvreté.
Derrière cette moyenne européenne se cachent d'importantes disparités. Alors que les ménages à faible intensité de travail enregistrent un taux de risque de pauvreté de plus de 80% en Croatie, ce taux chute pour s'établir à 44,6% au Luxembourg. À titre de comparaison, il est de 52% en Allemagne, de 56,8% en Belgique et de 66,8% en France.
Le travail protège moins au Luxembourg
Mais si le Grand-Duché est le pays de l'Union européenne où les ménages au faible temps de travail ont le moins de risques de tomber dans la pauvreté, il est aussi celui où le risque de pauvreté est le plus accru pour les travailleurs qui ont un temps de travail élevé. En effet, 13% des ménages ayant un emploi les occupant à plus de 85% de leur potentiel font face au danger de la pauvreté. Sur ce créneau, la Belgique (1,8%), la France (4,5%) et l'Allemagne (6%) font bien mieux.
À noter qu'en plus d'être le moins bon élève de l'UE, le Luxembourg voit la situation de ses travailleurs les plus actifs se dégrader au fil des années. En effet, les données de l'année 2015 mettent en évidence que les employés qui travaillaient le plus n'avaient alors que 9,2% de risques de tomber dans la pauvreté, contre 46,7% pour les ménages ayant une intensité de travail faible.