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La police et le gouvernement trouvent un accord

Après dix jours de négociation, les syndicats de la police ont enfin trouvé un accord réglementant le paiement des heures supplémentaires et l'aménagement du temps de travail. Les effectifs seront également revus à la hausse.

© PHOTO: Laurent Blum

Par Diana Hoffman, traduction Sophie Wiessler

Depuis déjà quelques années, les représentants syndicaux de la police se plaignent régulièrement du manque de personnel dans leurs structures. Les fonctionnaires de police accumuleraient les heures supplémentaires et ne seraient pas en mesure de respecter les périodes de repos exigées par la loi.

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Lundi, après dix jours de négociation, un premier pas a été fait pour améliorer les conditions de travail des policiers. Les représentants de quatre syndicats (SNPGL, ACSP, SPCPG et CGFP) et François Bausch, ministre de la Sécurité intérieure, Marc Hansen, ministre de la Fonction publique et Philippe Schrantz, directeur général de la police ont signé un accord sur ce sujet.

Augmentation de la prime d'astreinte

Ce document prévoit une révision du droit du travail, spécifiquement adapté aux besoins de la police. Les parties signataires se sont ainsi accordées sur les modalités de mise en œuvre de la durée hebdomadaire de travail maximale, de la durée journalière de travail maximale, du travail de nuit, du temps de pause et du repos hebdomadaire.

D’autre part, il a été retenu d’augmenter la valeur horaire de la prime d’astreinte de 10%, de doubler le montant de l’indemnité pour astreinte à domicile ainsi que de compenser les contraintes liées à un changement à très court terme d’un plan d’organisation du travail et le travail par équipes successives. «Cette dernière partie ne se limite pas aux membres de la police, mais s’applique à tous les agents de l’Etat concernés», explique le gouvernement.

Pas assez de fonctionnaires

«Certaines mesures peuvent être mises en œuvre immédiatement, mais pour d'autres, des textes juridiques devront être rédigés dans les mois à venir», explique Marc Hansen.

Bien qu'il existe déjà une directive européenne visant à protéger les travailleurs, les policiers font l'objet d'un certain nombre d'exceptions à ce texte. En cause: des incidents inattendus qui peuvent survenir à tout moment et entraîner des heures supplémentaires. Dans de telles circonstances, il n'y a pas assez de fonctionnaires pour garantir une journée de huit heures.

Campagne de recrutement de trois ans

«Jusqu'à présent, ce sont surtout les fonctionnaires retraités qui ont été remplacés», explique François Bausch. Cependant, la population a considérablement augmenté au cours des cinq dernières années et la sécurité de 200.000 frontaliers doit également être garantie pendant la journée.

C'est pourquoi une vaste campagne de recrutement est prévue. Le plan devrait être prêt le 30 juin prochain. Les trois prochaines années serviront ainsi à la recherche de personnel supplémentaire. L'école de police sera également agrandie. Mais François Bausch n'a pas encore pu dire combien de personnes seront recrutées à l'avenir.

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Il y a actuellement 2.350 personnes qui travaillent pour la police. «Le nombre de postulants auprès de la police a augmenté cette année», a déclaré le ministre Hansen. Mais cette augmentation ne permet pas encore de remédier rapidement à la pénurie de personnel.

«Nous avons donc créé cette base juridique pour mieux réglementer les conditions de travail», a déclaré le ministre Bausch. Quant aux représentants syndicaux, ils ont exprimé leur satisfaction à l'égard des nouvelles mesures.

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