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Commerce

La restauration rapide en plein boom au Luxembourg

Les commerces luxembourgeois ont été passés au crible à l'occasion du premier «Retail report», un document visant à analyser les tendances du secteur dans le but de mieux accompagner son développement économique.

Depuis 2019, le nombre de pop-up stores et de showrooms a bondi de 33,3% au Luxembourg.

Depuis 2019, le nombre de pop-up stores et de showrooms a bondi de 33,3% au Luxembourg. © PHOTO: VDL

Journaliste

Le tissu commercial luxembourgeois a fait l'objet de son tout premier rapport. De leur situation géographique à leur surface commerciale, les commerces de détails ont été analysés sous toutes leurs coutures dans ce document unique qui aidera à orienter les décisions politiques concernant le secteur.

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Décryptant les tendances actuelles, ce «Retail report 2023» permet aussi d'anticiper les développements futurs du commerce au Luxembourg. Ainsi, plusieurs observations clés ont été mises en évidence par les données récoltées. La première confirme une légère baisse du nombre de commerces de détail dans les centres-villes du pays, -2,7% entre 2019 et 2022.

Parallèlement, la surface de ces boutiques a augmenté de 2,9%, pendant que les vacances commerciales, hors secteur Horeca, ont, elles, diminué de plus de 5% sur cette même période. «Ces statistiques mettent en évidence un secteur résilient malgré les crises qui se sont succédé», a souligné Lex Delles (DP), ministre des Classes moyennes, lors de la présentation du rapport.

Plus de magasins de bricolage

Les centres commerciaux continuent leur imperturbable croissance, boostée par l'ouverture du plus grand centre du pays, la Cloche d'Or, il y a près de quatre ans. Entre 2019 et 2022, le pays a ainsi enregistré une augmentation de 3,2% du nombre de commerces dans les centres commerciaux, et de 10% de la surface de vente de ces boutiques.

Autre conclusion du rapport: des disparités réelles existent entre les différentes branches commerciales. Ainsi, si les magasins de bricolage (+22,3%), d'alimentation (+11,8%) et celui des produits de droguerie (+10,9%) ont connu un véritable boost, les boucheries (-5,1%) et les parfumeries (-6%) s'en sortent moins bien. Le secteur de la mode (-8,6%) a particulièrement souffert, même si la surface de vente consacrée aux vêtements a, elle, augmenté de 1,6%.

Du côté de l'Horeca, ce sont les établissements de restauration rapide qui tirent leur épingle du jeu, avec une augmentation du nombre de commerces de 26,4% depuis 2019. La restauration traditionnelle n'a, elle, augmenté que de 1,7% sur la même période. Les cafés et bistrots (-5,1%) et les bars et clubs (-6,8%) ont pour leur part connu une évolution moins favorable du fait de la pandémie.

Un intérêt pour les pop-up

Enfin, le document souligne un véritable intérêt des consommateurs envers les formats de vente alternatifs, à l'image des pop-up stores et des showrooms, qui enregistrent une hausse de 33,3%. Le nombre de magasins de mode de seconde main a pour sa part bondi de 42,9%. Pas de quoi recomposer entièrement le tissu commercial: ces expériences de vente restent minoritaires.

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S'il y a bien une forme de commerce qui ne connaît pas la crise, c'est celui qui se pratique en ligne. Son attractivité, qui n'est plus à démontrer du côté des clients, gagne aussi du terrain parmi les commerçants. Depuis 2019, le nombre de commerces traditionnels disposant de leur propre boutique sur le net a augmenté de 40%, selon le Retail report.

L'ensemble de ces données, dont le recueil était prévu dans le cadre du Pakt Pro Commerce établit en 2016, doit désormais devenir «un moyen puissant de soutenir l'économie luxembourgeoise», selon Tom Baumert, président du GIE Observatoire national des PME. Ces résultats sont d'ailleurs accessibles aux entreprises, mais également aux communes, moyennant un abonnement de 1.500 euros pour ces dernières, via la plateforme Localyze.lu.

Cette plateforme permet aux chefs d'entreprise de s'informer sur la situation concurrentielle afin de pouvoir se démarquer au mieux.
Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce

Concrètement, ce service, établi sur les données du cadastre du commerce actualisées deux fois par an, permet à son utilisateur de visualiser l'implantation actuelle des commerces à travers le pays, grâce à une carte interactive. Statistiques démographiques ou accessibilité des emplacements via les transports en commun, différentes informations peuvent se superposer afin d'affiner l'implantation du futur commerce.

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«Cette plateforme permet aux chefs d'entreprise de s'informer sur la situation concurrentielle afin de pouvoir se démarquer au mieux», explique Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce. À noter que l'outil ne prend pas en compte les pôles d'attractivité commerciale situés à l'extérieur des frontières du pays.

Grâce à ce nouvel outil, Lex Delles espère voir fleurir une spirale positive pour les communes désirant voir s'implanter davantage de commerces sur leur territoire. Ces dernières pourront d'ailleurs être formées à l'utilisation de Localyze.lu afin d'en analyser au mieux les données. «Un commerce en attire un autre, et c'est en faisant venir le bon dans une commune que l'on peut booster son attractivité», conclut le ministre.

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