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Lutte anti-covid

La tension monte entre la Patiente Vertriedung et la Santé

Mis en ligne à la fin du mois janvier par la Patiente Vertriedung, un formulaire visant à recueillir les effets indésirables de la vaccination anti-covid ne passe pas du côté du ministère de la Santé.

Le ministère de la Santé indique ne pas avoir été concerté par la Patiente Vertriedung avant la mise en ligne d'un formulaire sur la vaccination.

Le ministère de la Santé indique ne pas avoir été concerté par la Patiente Vertriedung avant la mise en ligne d'un formulaire sur la vaccination. © PHOTO: AFP

Le ministère de la Santé le qualifie de «démarche unilatérale». Le formulaire permettant aux résidents luxembourgeois de signaler tout effet indésirable ressenti après une vaccination anti-covid mis en ligne le 26 janvier dernier par la Patiente Vertriedung n'a pas plu à l'institution. Interrogée par les députés Carole Hartmann et Gusty Graas (DP) à l'occasion d'une question parlementaire, Paulette Lenert (LSAP) désapprouve totalement l'initiative de l'association.

Lire aussi :Les effets indésirables du vaccin se déclarent en ligne

Au-delà de souligner le manque de concertation entourant le lancement du dispositif, la ministre de la Santé indique par ailleurs que la Patiente Vertriedung n'a, à ce jour, transféré aucune donnée, malgré un rendez-vous fixé entre les deux parties. Le directeur de la Santé, la cheffe de la Division de la pharmacie et des médicaments (DPM) ainsi que la responsable de la pharmacovigilance à la DPM, ont en effet échangé avec les responsables de la Patiente Vertriedung par visioconférence le 2 février dernier.

Un échange qui a permis aux membres du ministère de rappeler à ceux de l'association qu'un système national de pharmacovigilance disposant d'une mission légale précise existait. Ce dernier a notamment pour obligation de transmettre les données sur les effets indésirables de la vaccination anti-covid vers le système européen EudraVigilance de l'Agence européenne des médicaments.

Toujours en ligne

Pour le ministère de la Santé, la mise en ligne d'un formulaire supplémentaire par la Patiente Vertriedung ne se justifie pas. Le rôle de l'association devrait plutôt se concentrer sur l'information des patients en accompagnant ces derniers dans leur démarche de déclaration dans le système national. «L'existence d'un système de pharmacovigilance parallèle au système officiel présente en plus un risque de distorsion des statistiques nationales», souligne par ailleurs la ministre dans sa réponse. Sans compter que la Patiente Vertriedung ne dispose pas d'une base légale lui permettant de traiter ces données médicales sensibles, tandis que le recensement des effets indésirables est la prérogative de la direction de la Santé.

S'il était toujours disponible en ligne en milieu d'après-midi ce mardi, le formulaire est donc voué à disparaître. «Il est donc attendu que la Patiente Vertriedung ASBL retire son formulaire de déclaration en ligne et oriente les personnes vers le système national», conclut Paulette Lenert. Il a cependant été convenu entre les deux parties qu'un travail commun serait réalisé afin d'optimiser la communication autour du système de pharmacovigilance, mais également de faciliter la déclaration d'effets indésirables grâce à la création de formulaires en plusieurs langues.

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