La «vaccination mixte» reste en salle d'attente
Pour l'heure, le Luxembourg repousse l'idée de changer de vaccin entre deux injections anti-covid. Mais Paulette Lenert ne ferme pas définitivement la porte à cette option si des études probantes établissaient une bonne efficacité immunitaire.
Le Luxembourg s'attend à des volumes de livraison de vaccins inédits en mai et juin. Plus de 162.000 doses en deux mois. © PHOTO: AFP
La France a adopté ce système, le Québec aussi, l'Allemagne à titre temporaire. Mais pour le Luxembourg, il n'y a pas urgence à combiner deux types de vaccin entre la première et la seconde injection anti-covid. Ce choix a été confirmé, mardi, par la ministre de la Santé en réponse à une question parlementaire du député Marc Spautz (CSV). Alors que le pays a maintenant dépassé les 200.000 doses injectées, Paulette Lenert n'entend pas proposer aux résidents une piqûre avec un vaccin et le rappel, quelques semaines plus tard, par une autre composition.
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Pourtant, la formule (en dehors de tout risque sanitaire) pourrait s'avérer utile. Ne serait-ce que pour pallier à l'avenir tout manque de doses éventuel ou contrecarrer les réticences de certains à recevoir telle ou telle formule après de nouveaux effets indésirables constatés. Mieux, la combinaison pourrait même renforcer les effets de la vaccination anti-covid.
C'est ce qui a motivé, début avril, la Haute autorité de santé française à autoriser le mix entre une dose d'AstraZeneca puis un vaccin à ARN messager (du type Pfizer ou Moderna).
Cependant, à ce stade, les conseils donnés à Paulette Lenert l'invitent à la prudence face à ce cocktail vaccinal. Ou précisément à l'attente des résultats de nouvelles études démontrant que si la cible des vaccins actuellement autorisés ne change pas (la protéine S, dite spike), les immunologues ont l'assurance d'une meilleure protection dans le temps, ou face aux nouveaux variants. En attendant, l'option reste sur la table, rien de plus.
Et le recours à cette formule «mix and match» est d'autant moins probable que le Luxembourg est en passe de recevoir un nombre de plus en plus conséquent de vaccins dans les semaines à venir. La venue, lundi, du Commissaire européen Thierry Breton en charge de la répartition des vaccins dans l'Union européenne, n'a pas douché les espoirs sur ce point. Au dernier relevé -en date du 28 avril dernier-, le Grand-Duché attendait encore plus de 162.000 doses durant les mois de mai et juin. Dont les trois quarts fournis par le laboratoire Pfizer/BioNTech.