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Le coup de gueule des fonctionnaires européens

Les employés des institutions de l'UE affectés au Luxembourg refusent d'être mis sur un pied d'égalité par rapport à leurs collègues de Bruxelles (ou Strasbourg), en raison du coût de la vie plus élevé au Grand-Duché.

Selon l'USL, un tiers des 12.600 fonctionnaires européens basés à Luxembourg est obligé de se loger dans la Grande Région

Selon l'USL, un tiers des 12.600 fonctionnaires européens basés à Luxembourg est obligé de se loger dans la Grande Région © PHOTO: Guy Jallay

Jean-François Colin

Un fonctionnaire européen qui peste sur ses conditions de vie. Voilà qui doit en étonner plus d'un, tant leur réputation de privilégiés est répandue dans la population. Et pourtant, compte tenu du coût de la vie au pays, l’Union syndicale Luxembourg (USL), syndicat majoritaire du secteur, a dénoncé lundi la situation des fonctionnaires européens travaillant au Luxembourg. Cela tient notamment au fait que leur salaire soit calculé depuis les années 1970 sur la même base que celui de leurs collègues à Bruxelles.

Or, la différence de niveau de vie de ces deux pays a sensiblement évolué depuis lors, atteignant, selon l’USL, «un fossé de 16,8% en 2018».

Le gouvernement s'inquiète

Dès lors, le principal plaidoyer de l'USL se veut en faveur d'un pouvoir d’achat identique pour tous les fonctionnaires européens, et ce, quel que soit leur lieu d’affectation. Une mise à niveau qui, d'ailleurs, est prévue dans les statuts de la fonction publique européenne.

Le syndicat dresse le constat qu'«un tiers des 12.600 agents affectés dans les douze institutions ou services connexes et apparentés de l'UE est obligé de se loger dans la Grande Région», face à la hausse constante et soutenue du coût du logement au Grand-Duché.

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Inquiet quant à l’attractivité du pôle européen luxembourgeois en raison de cette disparité de pouvoir d’achat, le gouvernement luxembourgeois a d'ores et déjà commandé une enquête à la Commission européenne.

Rendu fin juillet, et cité par nos confrères de Paperjam.lu, ce rapport fait effectivement état d’un écart de plus de 10% avec le niveau de vie des fonctionnaires en poste à Bruxelles. Pourtant, au-delà de 5%, la Commission est habilitée par le Conseil et le Parlement européen à émettre un coefficient correcteur au bénéfice des fonctionnaires lésés.

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Reste à voir à présent quelles décisions seront prises dans le contexte de l’arrivée de la nouvelle commission von der Leyen et des discussions autour du budget de l’UE pour les cinq années à venir.

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