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Pandémie au Luxembourg

Des questions encore sans réponse pour le covid long

Ce jeudi, les professionnels de la santé ont dressé un premier bilan du projet pilote long covid. 443 patients sont actuellement pris en charge.

Dr Thérèse Staub, médecin chef du service des Maladies infectieuses au (CHL), remarque que beaucoup de femmes sont prises en charge pour soigner un covid long.

Dr Thérèse Staub, médecin chef du service des Maladies infectieuses au (CHL), remarque que beaucoup de femmes sont prises en charge pour soigner un covid long. © PHOTO: Guy Jallay

Journaliste

Même après six mois de projet pilote consacré au covid long, cette maladie reste encore assez mystérieuse. «De nombreuses questions restent sans réponse, dont la durée du traitement qui est nécessaire. Les premiers patients sont sortis après quatre mois, mais rien n'est définitif, cela dépend des cas», confie Gaston Schütz, directeur général du Rehazenter, le Centre National de Rééducation Fonctionnelle et de Réadaptation. Il se dit fier du projet qui constitue «une première démarche nationale» en la matière. Dans ce cadre, le Centre hospitalier de Luxembourg (CHL), le Rehazenter, le Domaine thermal à Mondorf ainsi que, désormais, le CHNP travaillent en étroite collaboration. Jusqu'au 24 janvier, 443 patients ont été pris en charge dans le cadre de ce projet ont indiqué les professionnels de santé réunis ce jeudi lors d'un point presse consacré à ce sujet en présence de la ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP).

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Dr Thérèse Staub, médecin chef du service des Maladies infectieuses au CHL a confié être surprise qu'il y ait autant de demandes de prise en charge: «Je m'attendais à deux fois moins au départ.»

Au total, 200 pathologies sont reconnues comme covid long, ce qui explique pourquoi il est si difficile à diagnostiquer cette maladie. Parmi les symptômes figurent une fatigue chronique, une perte de force musculaire, des troubles olfactifs et gustatifs ou encore de l'anxiété. Toute personne présentant encore des symptômes trois mois après la maladie est considérée comme un patient covid long. Les médecins généralistes font le premier tri pour s'assurer que les patients souffrent bien du covid long, avant d'être accueillis par le CHL pour des tests supplémentaires et une réorientation vers d'autres professionnels de santé selon les cas.

65% de femmes parmi les patients

«Un tiers des patients ont des symptômes psychiques et ils sont orientés vers le Centre Hospitalier Neuro-Psychiatrique», exemplifie Gaston Schütz.

La moyenne d'âge des patients est de 47 ans, dont 65% de femmes, indique le Dr Staub: «Ce sont surtout des femmes jeunes qui ont des enfants et qui ne se sont pas fait hospitaliser au départ.» Selon ses observations, 80% des patients covid long ne se sont pas rendus à l'hôpital.

Si les premières personnes prises en charge étaient surtout des personnes âgées, la donne a changé. L'évolution de la vaccination au fil des mois a conduit à l'accueil de personnes plus jeunes, constate Gaston Schütz. Il rappelle que si les hospitalisations de cas covid graves diminuent, il y aura logiquement moins de covid long. Malgré l'explosion des infections ces dernières semaines, il ne s'attend pas à une explosion de cas de covid long, car le variant Omicron, s'il est plus contagieux, entraîne moins de formes graves.

1,2 million d'euros ont été déboursés durant les six premiers mois du projet, afin de subventionner l'achat de nouvelles machines et le personnel. Onze personnes supplémentaires ont été engagées dans les établissements.

«Le conseil d'administration de la CNS s'est dit favorable à prolonger son soutien pour le projet», a fait savoir Jean-Paul Freichel, commissaire du gouvernement aux hôpitaux. Le financement est ainsi assuré pour les deux prochaines années, a encore précisé Gaston Schütz.

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