Virgule

Le DP récolte les fruits de la gestion de crise

Principale force de la coalition gouvernementale, le parti libéral renforce encore sa position, selon les résultats du Sonndesfro, réalisé pour le Luxemburger Wort et RTL. Si les élections avaient lieu dimanche, il obtiendrait 20,6% des voix et trois sièges supplémentaires à la Chambre.

Avec 20,6% des intentions de vote, selon le Sonndesfro, le DP apparaît comme le grand gagnant politique des derniers mois, marqués par la pandémie de covid-19.

Avec 20,6% des intentions de vote, selon le Sonndesfro, le DP apparaît comme le grand gagnant politique des derniers mois, marqués par la pandémie de covid-19. © PHOTO: Guy Jallay

En plus d'avoir impacté le Luxembourg sur son système de santé et de malmener son économie, la pandémie de covid-19 rabat également les cartes au niveau politique. Si les élections avaient lieu ce dimanche, la coalition DP-LSAP-Déi Gréng obtiendrait une majorité absolue confortable avec 33 sièges, soit deux mandats de plus que ceux obtenus au soir du 13 octobre 2018, à en croire les résultats du Sonndesfro, publié ce mercredi. Et bien loin des 30 sièges projetés lors du dernier sondage réalisé en novembre dernier.

Lire aussi :Coalition et opposition feraient jeu égal à la Chambre

Pour les 1.811 électeurs interrogés par TNS Ilres pour le compte du Luxemburger Wort et de RTL, l'exécutif voit son blason redoré principalement par sa gestion de crise. Avec toutefois des disparités entre les trois partenaires de coalition puisque le DP de Xavier Bettel tire clairement son épingle du jeu (+4%) - tout comme le LSAP de Paulette Lenert (+1,4%) - par rapport aux dernières estimations.

A l'inverse, Déi Gréng, dont les ministres ont été moins exposés médiatiquement au cours des semaines de confinement, perd du terrain (-2,5%). Même phénomène du côté du CSV, le principal parti d'opposition voyant ses intentions en net repli par rapport au seuil des 30% atteint en novembre dernier (-2,6%). Soit la baisse la plus importante au cours des sept derniers mois.

Si le CSV reste encore et toujours la principale force politique du pays, son influence tend à se réduire au profit du DP, seul autre parti à dépasser le seuil des 20% d'intentions de vote. Réalisé entre le 8 et le 24 juin - date de fin de l'état de crise -, le sondage donne ainsi 27,5% des suffrages aux chrétiens-sociaux, contre 20,6% pour les libéraux. Le LSAP (16,4%), pour sa part, récupère la position de troisième force politique du pays prise en novembre dernier par Déi Gréng (13,4%).

A noter également que les extrêmes de l'échiquier politique connaissent des tendances opposées. Si déi Lénk voit ses intentions de vote progresser pour atteindre 7,3%, l'ADR enregistre un phénomène inverse et décroche 8,2% de déclaration d'intention. Pour rappel, en octobre 2018, le parti de gauche avait obtenu 5% des voix, contre 8,6% pour le parti nationaliste.

Conséquence directe de ces évolutions électorales, l'équilibre des forces au sein de la Chambre en sort chamboulé. Aussi bien au niveau de la majorité que de l'opposition. Le DP décrocherait ainsi 15 sièges - soit trois de plus qu'actuellement -, le LSAP conserverait ses 10 mandats et Déi Gréng en perdrait un. Même mouvement de recul pour le CSV qui verrait son nombre de mandats passer de 21 à 19, tandis que l'ADR conserverait ses quatre élus. Si les Piraten perdaient l'un de leurs deux mandats, déi Lénk sortirait renforcé avec un troisième député.

De leur côté, Déi Konservativ et Demokratie resteraient des forces politiques mineures à ce jour, puisque représentant 0,2 et 0,3% des intentions de vote des électeurs interrogés. Soit des chiffres équivalant aux résultats obtenus en octobre 2018.

Sur le même sujet

Sur le même sujet