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Procédure disciplinaire

Le Dr. Ochs à nouveau devant le tribunal

Le médecin doit à nouveau répondre de ses actes devant une commission disciplinaire. Entre-temps, il fait également l'objet d'une enquête pénale.

Pour avoir enfreint 13 articles du code de déontologie du corps médical, le Dr Benoît Ochs a été condamné l'an dernier à une interdiction d'exercer d'un an.

Pour avoir enfreint 13 articles du code de déontologie du corps médical, le Dr Benoît Ochs a été condamné l'an dernier à une interdiction d'exercer d'un an. © PHOTO: Marc Wilwert

«Cette année, ça va être la bonne!» Mal rasé et les yeux fatigués, le Dr. Benoît Ochs regarde la caméra et adresse ses vœux de bonne année à ses partisans. En 2023, la vérité sur les vaccins covid-19 sera enfin dévoilée. «Maintenant, il est possible qu'il y ait encore encore une autre crise. Crise énergétique, crise financière ...». Mais on ne se laissera pas manipuler. «On est éveillé».

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Dans le cadre de la pandémie de covid-19, le médecin généraliste de Gonderange est devenu une figure clé de la scène anti-vaccination et anti-mesures. Lors de manifestations, il tient régulièrement des discours en Belgique et à l'étranger, diffusant de dangereuses fausses informations et des mythes conspirationnistes. Il a déjà dû payer un lourd tribut à ses convictions par le passé.

„On est évéillé“: Dans un bref discours de Nouvel An, Benoît Ochs s'adresse à ses partisans.

„On est évéillé“: Dans un bref discours de Nouvel An, Benoît Ochs s'adresse à ses partisans. © PHOTO: Capture d'écran d'une vidéo circulant sur les réseaux sociaux

Nouvelle interdiction d'exercer possible

L'année dernière, Benoît Ochs a été condamné par le Conseil supérieur de discipline du Collège médical à une interdiction d'exercer d'un an pour avoir enfreint 13 articles du code de déontologie du corps médical. Outre la remise en cause de la vaccination, le non-respect de l'obligation du port du masque et des obligations de traitement, l'homme de 61 ans aurait également prescrit des médicaments non autorisés pour un traitement du covid-19. Le médecin n'a pas le droit de pratiquer jusqu'à la mi-avril. Mais cela pourrait ne pas durer, comme l'a récemment rapporté reporter.lu.

En effet, le médecin généraliste controversé devra probablement repasser devant une commission disciplinaire le 1er février. Interrogé à ce sujet, le président du Collège médical, le Dr. Pit Buchler, ne souhaite pas donner de détails sur les nouvelles accusations à la veille de l'audience publique devant le tribunal. Ils seraient toutefois de nature similaire à ceux de la première procédure disciplinaire, bien que parfois plus graves.

Les faits se seraient déroulés entre le jugement en première instance en juillet 2021 et celui en deuxième instance en mars 2022 - donc à un moment où l'interdiction d'exercer n'était pas encore entrée en vigueur. Par son comportement, Benoît Ochs a montré qu'il n'avait probablement pas tiré les conséquences de la première procédure, selon Pit Buchler. Le Collège médical a été contraint d'agir. En cas de nouvelle condamnation, Benoît Ochs risque une nouvelle interdiction d'exercer.

Enquête sur des allégations problématiques

Le médecin généraliste n'est cependant pas seulement confronté à une procédure disciplinaire. L'homme fait également l'objet d'une enquête pénale, après que l'exploitant de maisons de retraite Servior a déposé l'année dernière une plainte contre le médecin, assortie de demandes de dommages et intérêts pour diffamation.

Juste avant le début de l'audience publique de son procès en appel, Benoît Ochs avait affirmé en janvier 2022, devant une centaine de ses soutiens, que 26 personnes étaient décédées dans une maison de retraite de Niederkorn peu après une vaccination de rappel. Un faux témoignage : tant l'exploitant Servior que la ministre de la Famille Corinne Cahen ont démenti ses affirmations, pour lesquelles il n'a fourni ni preuves ni sources. Les partisans du médecin ont néanmoins accordé du crédit aux déclarations et les ont diffusées sur Internet.

Devant une centaine d'adeptes, le Dr. Benoît Ochs a affirmé en janvier 2022 que 26 personnes étaient décédées dans une maison de retraite après avoir reçu un vaccin de rappel. Un faux témoignage.

Devant une centaine d'adeptes, le Dr. Benoît Ochs a affirmé en janvier 2022 que 26 personnes étaient décédées dans une maison de retraite après avoir reçu un vaccin de rappel. Un faux témoignage. © PHOTO: Anouk Antony/LW-Archiv

Interdiction d'exercer pour un gynécologue

Entre-temps, Benoît Ochs n'est pas le seul médecin à devoir répondre de ses actes devant un conseil de discipline du Collège médical suite à la pandémie de covid-19. Comme le souligne Pit Buchler, un autre médecin aurait exercé de fortes pressions sur une patiente dans ce contexte. La femme se serait alors adressée au Collège médical. Le président de l'ordre professionnel ne donne toutefois aucune information sur l'identité du prévenu.

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Selon les informations du Luxemburger Wort, il s'agit d'une gynécologue de Luxembourg-Ville. La gynécologue aurait affirmé à une patiente qu'un vaccin covid-19 rendait stérile. Une fausse information. Une première procédure disciplinaire s'est soldée par une interdiction d'exercer de trois mois. La doctoresse a fait appel de la décision. La décision en deuxième instance sera rendue le 22 février.

Entre-temps, un autre médecin a récemment été condamné à une interdiction d'exercer de six mois, mais comme le souligne Pit Buchler, la pandémie de covid-19 n'a joué aucun rôle dans ce cas. Il s'agissait plutôt d'incohérences dans la facturation.

Cet article est paru initialement sur le site du Luxemburger Wort.

Traduction: Mélodie Mouzon

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