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Le gouvernement vise 850 bornes électriques en 2020

Dans sa stratégie d'éco-mobilité, articulée autour de la promotion de la mobilité douce et durable ainsi que des transports publics, le gouvernement luxembourgeois - sur base d'une étude d'expertise - a décidé de passer la vitesse supérieure dans le domaine de la mobilité électrique. Objectif: 40.000 voitures électriques et 850 bornes de charge publiques sur le territoire grand-ducal à l'horizon 2020. Pour un coût avoisinant les 10 millions d'euros.

850 bornes comme celle-ci, inaugurée à Mersch en 2011, devraient voir le jour sur le territoire luxembourgeois d'ici 2020

850 bornes comme celle-ci, inaugurée à Mersch en 2011, devraient voir le jour sur le territoire luxembourgeois d'ici 2020 © PHOTO: Sandrine Manuguerra

Dans sa stratégie d'éco-mobilité, articulée autour de la promotion de la mobilité douce et durable ainsi que des transports publics, le gouvernement luxembourgeois - sur base d'une étude d'expertise - a décidé de passer la vitesse supérieure dans le domaine de la mobilité électrique. Objectif: 40.000 voitures électriques et 850 bornes de charge publiques sur le territoire grand-ducal à l'horizon 2020. Pour un coût avoisinant les 10 millions d'euros.

Deux chiffres significatifs suffisent à brosser le contexte actuel en matière de mobilité au Luxembourg: la consommation énergétique nationale dans le secteur des transports excède 60%, tandis que la longueur moyenne pondéréed'un trajet unique parcouru en voiture privée au Luxembourg ne dépasse pas 60km.

Sur base de ce constat, et au su des données comparatives en matière d'émissions de CO2 et de coût entre les carburants traditionnels (essence, diesel), l'électricité et le biogaz, le gouvernement grand-ducal a décidé de prendre le dossier de l'électro-mobilité par les cornes, en chargeant le bureau d'études Schwartz and Co de définir un concept national de mise en oeuvre de l'électro-mobilité au Luxembourg.

Le bureau Schwartz a d'abord dressé un état des lieux au Luxembourg, avant de définir la spécificité des besoins, notamment en prenant en compte le nombre important de travailleurs frontaliers.

Il en est ressorti que le déploiment de bornes publiques de charge électrique à travers le pays correspondait à un besoin secondaire, pour des utilisateurs disposant déjà d'une charge privée.

En outre, le bureau d'études a dégagé que le coût financier (environ 12 millions d'euros pour un millier de bornes installées d'ici 2020) ne pouvait en aucun cas être supporté uniquement par les utilisateurs, mais que plusieurs méthodes de financement pouvaient être envisagées avec une composante de financement public, mais toujours avec un impact faible sur le consommateur luxembourgeois.

Enfin, sur la question de l'installation et de l'exploitation, l'étude insiste fortementsur l'établissement d'un cahier des charges très précis réalisé par l'Etat, en étroite collaboration avec les communes.

Le gouvernement espère qu'à l'horizon 2020, 10% du parc automobile sera constitué de véhicules électriques, soit 40.000 voitures

Le gouvernement espère qu'à l'horizon 2020, 10% du parc automobile sera constitué de véhicules électriques, soit 40.000 voitures © PHOTO: Charles Caratini

Un coût de 10 millions d'euros

Sur base de cette étude, le gouvernement luxembourgeois a opté pour des points de charge placés dans les P+R, parkings de gare et autres types de parkings publics, et pour un système national de gestion des bornes publiques permettant d'une part, un système de "roaming" et la mise en place d'un système de paiement homogène sur tout le territoire, et d'autre part, le choix du fournisseur.

Sur la question du financement, l'autorité publique opte pour la coordination de la mise en place et l'exploitation de l'infrastructure publique de charge par les gestionnaires de réseau de distribution. Le financement par le tarif d'utilisation des réseaux et le budget de l'Etat permet un recouvrement annuel des coûts réels de l'exploitation, ainsi qu'un financement direct de l'investissement pas les clients.

Bien sûr, l'électro-mobilité engendre inversément des coûts: l'infrastructure de charge publique, le régime de subvention des voitures électriques (actuellement, la subvention est de 5.000 euros par voiture), l'exploitation des bornes, ainsi que la perte sur les accises carburants, car il n'y aura pas d'accise prévue sur l'électrique.

L'objectif est que le Luxembourg devienne une véritable plateforme exemplaire offrant un réseau généralisé de bornes de charge publiques pour une mobilité plus durable.

En termes chiffrés, l'objectif est clairement de parvenir à 40.000 voitures électriques (soit 10% du parc automobile grand-ducal) en 2020, contre... 49 au 27 février 2012, ainsi que l'installation de 850 bornes de charge publiques (elles sont au nombre de 13 actuellement) également en 2020. La mise en place des premières bornes est d'ailleurs prévue pour 2013. Le coût estimé pour l'infrastructure et l'exploitation de ces bornes tourne autour des 10 millions d'euros.

Le biogaz et le gaz naturel ne sont pas oubliés

Enfin, dans ce contexte identique d'une mobilité douce, durable et soucieuse de l'environnement, le gouvernement ne néglige pas non plus la mobilité basée sur le gaz naturel. L'initiative "Lëtzebuerg gëtt Gas" regroupe les principaux acteurs du secteur, dont les fournisseurs de gaz naturel, les garagistes et les équipementiers automobile concernés. Elle vise à promouvoir le développement du marché et l'utilisation du gaz naturel et du biogaz comme carburant contribuant au respect de l'environnement.

Actuellement au Luxembourg, la mobilité basée sur le gaz naturel concerne 6 stations (plus deux à l'étude), 244 véhicules et une consommation annuelle de 240.000 m3 en 2011.

Il est donc absoilument nécessaire de développer davantage le réseau des stations-service afin d'augmenter l'attractivité du gaz naturel et du biogaz. Ainsi, le gouvernement a prévu un soutien financier au développement de 8 nouvelles stations à gaz naturel (biogaz) jusqu'en 2014.

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