Le harcèlement moral reste toujours d'actualité
Avec 306 demandes d'informations envoyées à l'ITM au cours des neuf premiers mois de l'année, le mobbing se poursuit dans les entreprises du Luxembourg, malgré le télétravail. A ce jour, huit plaintes ont été déposées, indique mardi le ministre du Travail.
Demandé par les associations, un avant-projet de loi sur le mobbing est en cours de rédaction, indique mardi Dan Kersch, ministre du Travail. © PHOTO: Lex Kleren/archive
Si la pandémie a obligé une partie des salariés du Grand-Duché à prendre de la distance physique avec leur lieu de travail, elle n'a pas brisé certains comportements néfastes. Sur les neuf premiers mois de l'année, 306 demandes d'informations sur le harcèlement du travail ont été officiellement adressées à l'Inspection du travail et des mines (ITM), indique mardi Dan Kersch (LSAP), ministre du Travail, dans une réponse parlementaire. Et huit plaintes ont été déposées.
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Un léger mieux potentiel par rapport à 2019 où 431 demandes d'informations et 13 plaintes avaient été enregistrées sur l'ensemble de l'année. Si le ministère du Travail indique «être en train de préparer un avant-projet de loi contre le mobbing sur le lieu de travail», aucun détail sur les mesures envisagées n'a été précisé. Un texte pourtant attendu de pied ferme.
La réponse apportée mardi se concentre sur les dispositions en vigueur actuellement, notamment «l'obligation pour l'employeur (...) de mettre en place une évaluation interne» en cas de signalement de harcèlement moral destinée à «évaluer l'efficacité des mesures préventives ainsi que la mise en oeuvre de nouvelles mesures».
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A noter que pour ce type de plainte, la législation prévoit que c'est à la victime d'apporter la preuve d'«une atteinte à ses droits ou sa dignité» au travers d'«un environnement intimidant, humiliant ou dégradant» ou qui «impacte son état de santé». A ce jour, aucune modification de cette approche n'est envisagée, indique Dan Kersch.
Selon les dernières données de la Chambre des salariés, le nombre de personnes qui affirmaient être victimes de mobbing est passé de 12,4% en 2014 à 18,1% en 2018. Les principaux comportements pointés du doigt concernent l'attribution de tâches dénuées de sens, la critique régulière du travail effectué ou bien encore le fait d'être ignoré.