Le kebab luxembourgeois est-il toujours bon marché?
Les snacks à kebabs du Luxembourg ont augmenté leurs prix en raison de l'inflation. En Allemagne, il faut parfois débourser jusqu'à 10 euros pour le célèbre sandwich turc de viande grillée.
Sultan 23 dans la rue Chimay est une succursale du Snack Istanbul voisin. © PHOTO: Gerry Huberty
Le kebab, apprécié comme un repas rapide lors d'une soirée ou comme un déjeuner abordable au bureau, va devenir plus cher au Luxembourg, car les commerçants ont du mal à faire face à la hausse des prix de l'alimentation et de l'énergie.
Du Snack Istanbul, situé au cœur de la vie nocturne du centre-ville de Luxembourg, au Snack Lara, situé dans le quartier populaire de Bonnevoie, les kébabiers ont déclaré avoir augmenté leurs prix au cours de l'année écoulée ou avoir l'intention de le faire.
Les savoureux kebabs deviennent plus chers à cause de l'inflation. © PHOTO: Gerry Huberty
Du Snack Istanbul, situé au cœur de la vie nocturne du centre-ville de Luxembourg, au Snack Lara, situé dans le quartier populaire de Bonnevoie, les kébabiers ont déclaré avoir augmenté leurs prix au cours de l'année écoulée ou avoir l'intention de le faire.
«Nous avons déjà augmenté notre kebab de 0,50 € [au cours des six derniers mois], mais nous avons réalisé que ce n'était pas suffisant. Nous devrons bientôt augmenter encore de 0,50€», explique Erdogan Veysel, l'un des propriétaires du populaire Snack Lara.
Un döner kebab - viande grillée servie dans du pain, avec des sauces et des options supplémentaires telles que des cornichons, de la laitue ou des tomates - coûte entre 6 et 6,50 euros au Luxembourg. Signe que ce que l'on nomme la kebab-flation, ou döner-flation dans d'autres pays, est encore modérée au Grand-Duché.
En Allemagne, les journaux ont rapporté que les kebabs se vendaient jusqu'à 10 euros, tandis qu'un blogueur britannique spécialisé dans la gastronomie affirmait déjà en avril dernier que le prix de ce snack avait atteint 7,50 livres, soit 8,50 euros.
«Si nous n'augmentions pas le prix, nous ne ferions aucun bénéfice. Il y a déjà beaucoup de commerces qui ont dû fermer», assure Izzet Karabulut, propriétaire du Snack Istanbul, près de la place d'Armes, dans le centre-ville.
Le kebab est un plat prisé par les étudiants, et un type de restauration rapide relativement sain pour beaucoup d'autres. Les propriétaires d'échoppes sont convaincus que leurs clients resteront fidèles, même si les prix augmentent - étant donné que d'autres aliments sont également plus chers.
Mehmet Korkmaz coupe la viande du kebab au Snack Lara. © PHOTO: Gerry Huberty
Le kebab est un plat prisé par les étudiants, et un type de restauration rapide relativement sain pour beaucoup d'autres. Les propriétaires d'échoppes sont convaincus que leurs clients resteront fidèles, même si les prix augmentent - étant donné que d'autres aliments sont également plus chers.
«Tout est en train d'augmenter. Je ne sais pas dans quelle mesure les gens vont arrêter de manger au restaurant, [...] ce n'est pas comme si les autres options étaient moins chères», observe Veysel, qui a ouvert son magasin avec deux de ses beaux-frères il y a 22 ans.
Cela ne signifie pas que les kébabiers n'ont pas vu leur clientèle diminuer. Royal Snack, juste à côté de la station de bus et de tramway Hamilius, a moins de clients depuis le début de la guerre en Ukraine.
«Si je devais l'estimer, 70% de nos clients viennent encore, mais 30% d'entre eux ne viennent plus à cause de la hausse des prix», estime Alomar Salim, un employé du snack.
La hausse des prix des denrées alimentaires est une préoccupation pour les commerçants, mais leur forte consommation d'énergie rend l'entreprise particulièrement sensible à l'inflation: le couteau électrique, la plaque de cuisson et le four consomment tous de l'énergie pendant les heures d'ouverture souvent longues pour servir une clientèle affamée.
Erdogan Veysel est l'un des propriétaires du Snack Lara. © PHOTO: Gerry Huberty
La hausse des prix des denrées alimentaires est une préoccupation pour les commerçants, mais leur forte consommation d'énergie rend l'entreprise particulièrement sensible à l'inflation: le couteau électrique, la plaque de cuisson et le four consomment tous de l'énergie pendant les heures d'ouverture souvent longues pour servir une clientèle affamée.
«Toutes ces machines fonctionnent en permanence et elles ont toutes besoin d'électricité ou de gaz. [...] Elles doivent être allumées de 10h30 du matin à 23h30 du soir sans interruption», explique Veysel.
Et lorsqu'on lui a demandé s'il ne pouvait pas économiser davantage d'énergie, par exemple en coupant le chauffage, le propriétaire d'Istanbul Snack, Karabulut, a répondu qu'il ne l'avait jamais allumé.
«Nous ne pouvons pas réduire le chauffage car nous ne l'allumons jamais. Le chauffage de la machine à kebab fait bien souvent amplement l'affaire.»
Cet article a été initialement publié sur le site de Luxtimes.
Traduction: Megane Kambala