Le Large Scale Testing devant la Cour des comptes
Alors que la troisième phase est en cours, la commission du contrôle budgétaire a appelé lundi l'organe de contrôle à enquêter sur le LST. L'institution devra notamment évaluer les dispositions de l'appel d'offres, pour vérifier s'il était ou non «arbitraire», comme le prétend Bionext Lab.
Les équipes du LST pratiquent aussi bien des tests PCR que des tests sérologiques d'anticorps DBS. Et bientôt des tests rapides? © PHOTO: Christophe Olinger
(m.d. avec Annette Welsch) Comme elle s'y était engagée fin mai, la commission du contrôle budgétaire a remis lundi une série de questions à la Cour des comptes concernant le Large Scale Testing (LST). Mais si l'institution devra vérifier le bon usage des 150 millions qui devraient être dépensés d'ici septembre pour le dispositif de dépistage, elle aura également à en étudier le cahier des charges.
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En effet, la lettre ouverte de Jean-Luc Dorson a soulevé de nouvelles interrogations concernant l'appel d'offres du ministère de la Santé. Dans ce document publié la semaine dernière, le directeur de Bionext Lab estime que l'appel d'offres était «arbitraire» et réalisé «sur des bases obscures et viciées dès le commencement du LST». Selon lui seuls les Laboratoires Réunis pouvaient remplir toutes les conditions du cahier des charges, ce qui aboutirait à la création d'«une concurrence déloyale aux autres laboratoires régulièrement établis».
Il faut dire que la phase 3 du LST, qui doit permettre à tout un chacun de se faire tester quand il le souhaite et sans limite, représente pour Bionext Lab une perte du chiffre d'affaires risquant d'aboutir à un plan social. Les députés ont donc ajouté les critères de sélection des prestataires de service à leur liste de questions.
Le rôle d'Ecolog
Au-delà de ce récent litige, la commission a saisi la Cour des comptes sur d'autres points à éclaircir. Outre le transfert du projet LST du ministère de la Recherche à celui de la Santé, les députés questionnent également l'intervention du haut commissaire à la sécurité nationale. «A-t-il également acheté des tests, les a-t-il remis au Luxembourg Institute of health (LIH) et qu'en est-il advenu?», questionne Diane Adehm (CSV).
La présidente de la commission s'interroge particulièrement sur le rôle d'Ecolog, un des partenaires privés du LST, à qui le LIH aurait offert les dispositifs de dépistage. «Nous sommes également intéressés par la base juridique du financement du LST, car il n'est pas prévu dans le budget de l'État», a souligné la députée CSV à nos confrères du Luxemburger Wort, se demandant également si le LST a bénéficié de subventions européennes. Quant au fonctionnement du LST lui-même, la Cour des comptes devra également se pencher sur une potentielle inclusion des tests rapides, de plus en plus utilisés. Pour rappel, les professionnels du LST pratiquent des tests PCR et des tests sérologiques d'anticorps DBS.
La gestion de l'argent public dans les hôpitaux
Hormis le dossier du LST, la Cour s'est également vu confier une série de questions quant aux réserves d'argent public des hôpitaux. La douzaine d'établissements publics du pays disposeraient ainsi de près de 240 millions d'euros, dont l'organe de contrôle va devoir vérifier la provenance et l'utilité.