Le Luxembourg et l'UE veulent continuer à économiser au moins 15% de gaz
Le Grand-Duché s’est montré solidaire lors de la période allant d’août 2022 à février 2023, avec une réduction de la consommation de gaz naturel atteignant -27,2%.
L'autorité a justifié cette décision par le fait qu'il serait ainsi plus facile de remplir les réservoirs de gaz à 90% d'ici novembre comme prévu. © PHOTO: Axel Heimken/dpa
(S.MN. & dpa) - Afin de remplir les réservoirs pour l'hiver prochain, les Etats de l'UE veulent continuer à économiser de grandes quantités de gaz. Les ministres de l'Énergie des États membres, dont Claude Turmes (déi Gréng) pour le Luxembourg, se sont mis d'accord mardi à Bruxelles pour prolonger d'un an le plan d'urgence pour le gaz qui expire cette semaine.
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Selon ce plan, les pays de l'UE doivent continuer à maintenir volontairement leur consommation de gaz à un niveau inférieur de 15% à la consommation moyenne de la période allant d'avril 2017 à mars 2022. Le plan d'urgence est entré en vigueur en août dans le contexte d'un éventuel arrêt des livraisons de gaz russe et devait initialement être valable jusqu'à fin mars. La semaine dernière, la Commission européenne a proposé de le prolonger d'un an.
L'autorité a justifié cette décision par le fait qu'il serait ainsi plus facile de remplir les réservoirs de gaz à 90% d'ici novembre comme prévu. Selon les données de la Commission européenne, la demande de gaz dans l'UE entre août et janvier était inférieure de plus de 19% aux périodes comparables des cinq années précédentes. «Les réductions considérables de la consommation de gaz ont contribué à garantir la sécurité d'approvisionnement au cours de l'hiver dernier et à stabiliser les prix de l'énergie», a fait savoir la secrétaire d'État parlementaire au ministère fédéral de l'Économie, Franziska Brantner (Verts). L'objectif est qu'il en soit de même l'hiver prochain.
Le Luxembourg, solidaire dès les premières heures
Claude Turmes s’est félicité de la reconduction de cette mesure. «La prolongation de l’objectif de réduction de la demande de gaz est une bonne nouvelle: en plus de renforcer l’indépendance énergétique de l’Europe et de nous préparer à l’hiver prochain, elle nous permet de lutter contre le changement climatique en limitant nos besoins en énergie fossile.»
Pour rappel, le Luxembourg s’est montré solidaire lors de la période allant d’août 2022 à février 2023, avec une réduction de la consommation de gaz naturel atteignant -27,2 % en cumul.
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Les ministres de l’Energie de l’UE ont par ailleurs trouvé un accord sur la révision du «paquet gazier», un ensemble de textes qui établit des règles communes pour le développement du futur marché européen de l’hydrogène. Les négociations interinstitutionnelles avec le Parlement européen pourront débuter dans les semaines à venir.
Claude Turmes a assuré le soutien du Luxembourg à ces mesures, et appelé à développer aussi vite que possible une infrastructure transfrontalière pour permettre à l’industrie de substituer l’hydrogène vert au gaz naturel, et d’assurer un accès au réseau à l’industrie du Luxembourg. «L’hydrogène renouvelable est un complément essentiel à l’électrification, particulièrement attractif pour les secteurs difficiles à décarboner, comme l’aviation ou l’industrie lourde».
«Focaliser notre attention sur les énergies renouvelables»
En amont de la réunion du Conseil, les Etats membres dits «pro-renouvelables», à savoir le Luxembourg, l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, le Danemark, l’Irlande, la Lettonie et l’Estonie, se sont réunis pour discuter des objectifs européens en termes d'énergie renouvelable. «Après des mois où on a beaucoup parlé du nucléaire, il est temps de focaliser notre attention sur la vraie solution, que sont les énergies renouvelables. Les énergies renouvelables peuvent monter rapidement en puissance, alors qu’aucun réacteur nucléaire ne verra le jour avant 2035, ce qui sera trop tard pour résoudre le problème du changement climatique», assure Claude Turmes.