Le Luxembourg veut accueillir une future agence européenne
Cette nouvelle structure doit permettre de lutter plus efficacement contre le blanchiment, mais également le financement du terrorisme. Un fléau qui touche aussi le Grand-Duché.
Si l'exécutif français estime que Paris remplit les conditions idéales afin d'accueillir la future agence, le Luxembourg a également des arguments à faire valoir. © PHOTO: Shutterstock
Début décembre, la Ville de Paris se portait candidate pour accueillir la future Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d'argent (AMLA). Cette entité doit permettre de lutter plus efficacement contre le blanchiment mais également le financement du terrorisme. Elle aura ainsi une vue transfrontalière sur les différents flux financiers.
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Composée de 27 cellules de renseignement et d'autant de responsables nationaux, l'AMLA, dont la mise en place coûtera entre 30 et 40 millions d'euros, doit lutter contre ce fléau qui n'épargne pas non plus le Luxembourg. Si l'exécutif français estime que Paris remplit les conditions idéales afin d'accueillir la future agence, d'autres villes se sont également portées candidates.
Le Luxembourg est intéressé
Parmi celles-ci: Francfort (Allemagne), Vienne (Autriche), Madrid (Espagne) ou encore Vilnius (Lituanie). Et le Luxembourg? En tant que Place financière européenne, le Grand-Duché serait, a priori, autant légitime que les autres villes candidates. C'est en tout cas l'avis du député Dan Biancalana (LSAP) qui a interrogé la ministre des Finances Yuriko Backes (DP) sur une éventuelle candidature luxembourgeoise.
Dans la réponse de la ministre, on y apprend que le Grand-Duché est bel et bien intéressé pour accueillir l'AMLA. «Le Luxembourg, comme plusieurs autres Etats membres, a signalé son intérêt pour héberger la future agence européenne», a-t-elle confirmé.
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Arguments à l'appui, cette dernière indique que le pays dispose d'infrastructures faisant du Luxembourg un candidat de choix. Elle parle ainsi d'un «environnement propice» en raison du fait que le pays accueille déjà plusieurs institutions et agences européennes. «Dont notamment la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) ainsi que le Parquet européen (EPPO) qui est chargé de rechercher, poursuivre et renvoyer en jugement les auteurs d'infractions pénales portant atteinte aux intérêts financiers de l'Union telles que la fraude, la corruption ou encore le blanchiment de capitaux».
Des conditions «idéales»
Pour Yuriko Backes, il est clair que la proximité de ces institutions et agences pourra «certainement» bénéficier à l'AMLA dans la mise en oeuvre de ses missions. «L'emplacement au coeur d'un des centres financiers importants du marché unique, dans un écosystème multilingue et l'excellente connexion paneuropéenne du Luxembourg avec les autres capitales d'Europe, garantiront un lancement efficace et rapide de sa mission de surveillance unique, tout en réunissant les conditions idéales pour l'installation de l'AMLA et celle de ses équipes ainsi que de leurs familles».
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Reste désormais à savoir si le Parlement européen, qui choisira la ville d'accueil, sera sensible aux arguments du Grand-Duché et que le récent tollé international provoqué suite à la suspension du registre des bénéficiaires effectifs (RBE) n'influera pas sur la décision finale.