Virgule

Le nombre d'accros aux drogues dures baisse

Au Luxembourg, cinq 15-64 ans sur 1.000 habitants auraient une consommation "à haut risque" de stupéfiants. Un chiffre qui a quasiment été divisé par deux en vingt ans.

Les saisies de cannabis ont représenté 70% du volume de drogues intercepté au Luxembourg en 2019. Le nombre et la quantité de cannabis saisi sont à la hausse (un pic de 371 kg a été atteint en 2019)

Les saisies de cannabis ont représenté 70% du volume de drogues intercepté au Luxembourg en 2019. Le nombre et la quantité de cannabis saisi sont à la hausse (un pic de 371 kg a été atteint en 2019)

Patrick Jacquemot

Saisies en hausse, consommation en baisse. Même si les deux faits ne sont pas directement à mettre en relation, ce sont deux des conclusions du Rapport 2020 sur «l’état du phénomène des drogues et des toxicomanies» publié ce vendredi. Ainsi, le RELIS -nom du document- propose-t-il une photographie de la toxicomanie luxembourgeoise. Phénomène qui, hors alcool, concernerait quelque 2.100 résidents pour ce qui est de «l'usage à haut risque» de stupéfiants (héroïne principalement).

Lire aussi :Pas de tourisme de la drogue vers le Grand-Duché

Selon les experts, il est clair que le cannabis reste la drogue la plus consommée au niveau national. Suivie par toutes formes de «stimulants». Mais les autorités retiennent surtout que le nombre d'usagers véritablement accros et dont la consommation pourrait mettre en péril leur vie même chute significativement au fil des années. Aujourd'hui cinq 15-64 ans luxembourgeois sur 1.000 adoptent ce type de comportement, quand en 2020 le rapport estimait encore le nombre à 9/1.000. Un taux qui positionnait le Luxembourg parmi les «mauvais élèves » de l'Union européenne.

A étudier les mœurs des usagers, les spécialistes constatent également que dans les salles de consommation supervisée (telles qu'à l'Abrigado à Luxembourg), l’usage par inhalation gagne du terrain sur l’usage par injection. 53% des usagers de ces salles seraient passés à ce type d'usage, comportant bien moins de risque d'overdose ou de transmission de maladies.

Lire aussi :La consommation de drogues passée à la loupe

D'ailleurs, si entre 2014 et 2016, on observait à l’échelle nationale une hausse significative des nouvelles infections VIH parmi les injecteurs de drogues (21 cas en 2016), «les données des trois dernières années témoignent d’une baisse marquée du nombre d’injecteurs de drogues parmi les cas de nouvelles infections au VIH». En 2019, ''seuls'' trois nouveaux cas d’infection VIH parmi ces usagers ont été recensés. «Soit l'incidence la plus faible depuis 2011», soulignent les auteurs du rapport.

Côté répression, en 2019, les saisies de cannabis réalisées par la police grand-ducale ont représenté 70% du nombre total de saisies au Luxembourg. Avec un pic atteint : 371 kg récupérés. Diminuant en nombre, les saisies de cocaïne ont augmenté en volume. Mais le REVIS note surtout que la pureté du produit sur le marché avait tendance à augmenter ces dernières années, alors qu'elle a marqué le pas en 2019.

Par contre, la concentration de THC dans le cannabis analysé par la police a lui augmenté. Ainsi, le taux moyen relevé est passé de quelque 11% en 2010 à 18,4% en 2019.

Sur le même sujet

Sur le même sujet