Le nouveau Stade national sera implanté entre Kockelscheuer et la Cloche d'Or
Le stade Josy Barthel ne sera pas rénové. Mais un tout nouveau Stade national va être construit dans le prolongement de la Cloche d'Or, à proximité immédiate de l'autoroute A6, pour 30 millions d'euros. Un projet rendu possible grâce à un échange de terrain.
(MF - DN) - La décision a été annoncée officiellement vendredi lors d'une conférence de presse organisée à la hâte à l'Hôtel de Ville de Luxembourg pour couper court à toute spéculation. La bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer, le ministre des Sports, Romain Schneider, et le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, ont mis fin à un suspens qui dure depuis plusieurs semaines quant au lieu d'implantation du futur Stade national.
Le projet de rénovation de l'actuel Stade Josy Barthel (route d'Arlon) passe aux oubliettes et un Stade national flambant neuf lui succèdera à la sortie du quartier de la Cloche d'Or, direction Kockelscheuer. Il se trouvera face aux P&T mais de l'autre côté de l’autoroute A6.
Le futur Stade national sera construit sur ce terrain qui longe l'A6, face aux paraboles des P&T. © PHOTO: Guy Jallay
En venant de la Ville, on y accèdera par l'actuelle route d'Esch ou le futur "boulevard de Kockelscheuer" qui était déjà planifié mais qui n'existe pas encore. Demain, il traversera tout le quartier du Ban de Gasperich en construction et enjambera l'A6 grâce à un nouveau pont. On pourra d'ailleurs y circuler en tram jusqu'au pied du stade!
2,7 hectares de champs contre 12 ares constructibles à Cessange
"Ce n'est pas un projet fini, loin de là!" a précisé d'emblée Lydie Polfer avant d'expliquer que "jeudi après-midi" les trois partenaires avaient décidé de mettre fin au suspens puisqu'"un compromis a été signé" avec le propriétaire du terrain permettant à la Ville et à l'Etat de construire sur ce "site idéal" - selon François Bausch - le futur stade national.
Le ministre du Développement durable et des Infrastructures exclut une nouvelle bretelle autoroutière car le lieu choisi sera desservi par le tram et jouxtera un P&R et un parking prévu pour le stade. Il "favorise les transports en commun".
Un stade où se dérouleront "25 matches (de foot) officiels par an et des matches internationaux de rugby", explique Romain Schneider, ministre des Sports.
C'est un échange de terrain qui a permis l'annonce et la réalisation du projet: "Nous avons reçu 2,7 hectares de terrain d'un particulier que nous avons échangé contre un terrain d'un peu plus de 12 ares constructibles à Cessange", a glissé Lydie Polfer.
Les journalistes ont découvert le nouveau lieu d'implantation du stade sur un format A4 affiché à l'entrée de la salle du conseil. © PHOTO: Romain Schanck
L'architecte retenue pour la construction du stade de 9.000 places restera Arlette Feierstein. C'est elle qui a déjà dessiné le Centre de formation national à Mondercange et qui a imaginé l'avant-projet de rénovation du stade Josy Barthel.
"Ça ne coûtera pas un centime de plus!"
Ministres et bourgmestre se sont bien gardés de fixer un quelconque échéancier pour l'heure. D'abord "il faut reclasser le terrain" explique Lydie Polfer en estimant que "ça peut être fini d'ici fin 2014".
Pour le boulevard de Kockelscheuer comme pour le tram, "les plans sont déjà bien avancés", glisse François Bausch. Le ministre des Infrastructures avance que "l'avant-projet sommaire du Tram sera prêt pour cet été".
Vu que routes et infrastructures étaient planifiés et que les dimensions du stade (prévu route d'Arlon) ne seront pas modifiées, "ça ne coûtera pas un centime de plus!" lance François Bausch.
Voire "plutôt un peu moins", ose même le ministre des Sports. Avant de rappeler que les 30 millions prévus pour la construction du stade seront apportés à 70% par l'Etat et 30% par la Ville de Luxembourg, le maître d'œuvre.
"Je suis sceptique, car il s'agit déjà en l'espèce du troisième proje", glissera après la présentation Paul Philipp, président de la FLF (4e en partant de la gauche). © PHOTO: Romain Schanck
Paul Philipp "sceptique"
Le président de la FLF, Paul Philipp -qui fête ce vendredi ses dix ans à la tête de la FLF- s'est montré "sceptique" à l'issue de la conférence.
"La bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer, m'a déjà informé depuis un certain temps que le choix de cet endroit pouvait constituer une alternative. Mais je n'ai appris tous les détails y afférant qu'à l'occasion de cette conférence de presse", regrette Paul Philipp.
Si le président accorde nettement sa préférence à une nouvelle enceinte, plutôt qu'à la rénovation de stade Josy Barthel, il a aussi ajouté que "la soi-disant rénovation du stade de la route d'Arlon ressemblait déjà presque en soi à un tout nouveau stade; cela ne fait donc pas une grande différence pour moi."
Paul Philipp espère à présent que toutes les parties tiendront leurs promesses. "Je suis sceptique, car il s'agit déjà en l'espèce du troisième projet - après celui de Livange et la rénovation de stade Josy Barthel - qui est présenté au public."
Un nouveau stade était nécessaire
Il y a huit ans déjà, l'asbl Kockelarena était partie en campagne pour proposer la construction d'un stade à Kockelscheuer. Son président, René Kollwelter, y voyait un endroit idéal pour établir un stade, une piste d'athlétisme mais aussi un vélodrome et une piscine en plein air. Une pétition avait alors recueilli quelque 3.900 signatures.
Le Luxembourg a besoin d'un nouveau stade national pour répondre aux exigences de l'UEFA. Le président de l'UEFA, Michel Platini, était de passage à Luxembourg fin septembre 2013 pour faire le point sur l'avant-projet de rénovation du stade national Josy Barthel et avait même lancé: "C'est un des stades les plus pourris que j'ai vus!"
La polémique autour de la construction d'un nouveau stade national avait été relancée par les récentes déclarations de Lydie Polfer au micro de RTL. La bourgmestre de Luxembourg laissant entendre que le projet de rénovation du stade Josy Barthel pouvait encore être remis en cause.
Pas plus tard que ce lundi 10 février 2014, Lydie Polfer, prise à partie en fin de séance du conseil communal par trois élus de l'opposition, a expliqué qu'elle "ne peut rien dire (sur le futur lieu d'implantation du stade, ndlr) car, pour les terrains que nous avons en vue, une série de questions se posent encore". Elle avait promis de faire vite mais pas si vite!
